Après les praticiens hospitaliers (PH), en grève illimitée depuis lundi à l'appel de diverses organisations, c'est au tour des psychiatres de l'hôpital public de se mobiliser mercredi 13 janvier. À l'initiative de l'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (IDEPP), du Syndicat des psychiatres d'exercice public (SPEP) et du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH), une journée nationale de grève et de mobilisation est prévue ce mercredi pour réclamer davantage de moyens.
« Nous appelons tous les psychiatres publics à des actions de grève selon des modalités à déterminer localement. Cela peut être, par exemple, une heure de grève avec information à la direction, grève des transmissions aux diverses administrations, refus de participer à des réunions institutionnelles ou médico-administratives, etc. », énumèrent les trois structures.
Situation désastreuse
« Devant l'incurie croissante, le silence assourdissant du gouvernement et face à la situation désastreuse de la psychiatrie publique », les trois syndicats exposent plusieurs revendications. Ils demandent des moyens « substantiels et immédiats » pour accompagner l'entrée en vigueur de l'article 84 du dernier budget de la Sécu qui oblige les psychiatres à assurer le contrôle par un juge des mesures de contention et d'isolement qu'ils décideront. Cette mesure « désorganise profondément nos établissements et nécessite sur le fond une profonde refonte », écrivent-ils.
En outre, les psychiatres appellent de leus vœux un « plan massif » d'investissement et de financement de la psychiatrie publique, ainsi qu'une loi-cadre, notamment pour faire face à une démographie médicale et paramédicale jugée « catastrophique ». Il existerait aujourd'hui « plus de 1 200 postes de PH vacants et des milliers de postes infirmiers ». Enfin, les syndicats réclament un plan spécifique en faveur de la pédopsychiatrie ainsi qu'une nouvelle gouvernance « indépendante et équilibrée ».
La troisième circulaire tarifaire 2020 pour les établissements de santé réserve 60 millions d'euros à la psychiatrie – le tiers de cette somme étant dédié au soutien de 48 projets en pédopsychiatrie. Quelque 20 millions d'euros doivent aussi financer la création de 160 postes de psychologues dans les centres médico-psychologiques (CMP) et le développement des équipes mobiles de psychiatrie précarité (EMPP).
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