« La définition de la chirurgie ambulatoire est obsolète », juge le Dr Guy Raimbeau, orthopédiste au centre Angers Assistance Mains et président d’Urgences mains en France.
Depuis la conférence de consensus de 1993, qui en affirmait le caractère programmé, et un décret fixant à 48 heures le délai minimal avec la consultation anesthésique, rien n’a bougé. « Il est temps que la réglementation corresponde à la pratique, poursuit le Dr Raimbeau, agacé. Dans notre établissement, les urgences représentent déjà près de 40 % de l’activité ambulatoire, dont seulement 10 % d’urgences différées ».
Le débat ne date pas d’hier. Dès les années 1990, la Société française d’anesthésie-réanimation (SFAR) a fait mention de la possibilité d’une prise en charge de l’urgence dans un programme ambulatoire sous conditions. Le ministère de la Santé a stipulé sur son site* que « certaines urgences, en particulier les urgences mains, (...) pourraient faire l’objet d’une programmation semi-différée pour rentrer dans l’espace-temps de la durée limitative des 12 heures d’hospitalisation ». Le débat s’est élargi. « La majorité des urgences en orthopédie pédiatrique, à savoir les fractures du poignet et de la main, les doigts de porte et les panaris, sont éligibles pour l’ambulatoire », explique le Pr Franck-Noël Fitoussi, de l’hôpital Trousseau. Même son de cloche en chirurgie viscérale, « certaines urgences peu graves peuvent être prises en charge en ambulatoire, expose le Pr Jean-Pierre Bethoux, chef de service de chirurgie générale et ambulatoire à Port Royal. Le problème est surtout organisationnel : structures adaptées, bloc disponible, équipes en horaires décalés. Le concept d’hôtels hospitaliers devrait favoriser ce type de prise en charge. »
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