Dix pour cent des femmes en activité génitale sont atteintes d’endométriose en France. Mais il faut compter sept ans, en moyenne, pour diagnostiquer cette maladie, pour laquelle une stratégie nationale de lutte a été présentée en février par Olivier Véran. Il n’en fallait pas davantage aux hôpitaux publics pour se structurer sur le sujet. C’est le cas du CHU de Toulouse. « Nous avons ouvert une consultation dédiée à l’endométriose et mis en place un parcours de prise en charge rapide et pluridisciplinaire, résume la Dr Élodie Chantalat chirurgienne gynécologique au CHU de Toulouse. Il existe depuis quelques mois et compte déjà 50 patientes en file active, mais nous devons maintenant le faire connaître au plus grand nombre. »
La porte d’entrée de ce « Fast-track » est le service de gynécologie médicale ou chirurgicale. Un bilan est proposé à la patiente avec exploration, le jour même, de l’appareil urinaire dans le cadre d’une consultation avec un urologue. « La patiente est ensuite adressée à la spécialité concernée, urologie, gastroentérologie puis son dossier passe en réunion de consultation pluridisciplinaire (RCP), avec notamment une lecture partagée de son IRM, décrit la praticienne. Nous organisons une RCP tous les quinze jours. »
Infertilité
La prise en charge est adaptée au cas par cas et décidée de façon collégiale. « Pour une patiente peu symptomatique il pourra être choisi de gérer d’abord les problèmes d’infertilité, explique la chirurgienne. À l’inverse une patiente très symptomatique se verra proposer une opération rapidement. Mais dans tous les cas, le parcours de prise en charge n’excède pas un ou deux mois. »
Dans le cadre de cette nouvelle organisation, le CHU de Toulouse travaille avec les services de gynécologie des CHU de Montpellier et de Nîmes. Les trois établissements ambitionnent de faire émerger un réseau de prise en charge avec des RCP communes. « Le ministère de la santé sous la conduite d’Agnès Buzyn avait lancé une expérimentation pilote avec des centres experts publics et privés mais cela ne s’est pas vraiment concrétisé » rappelle Élodie Chantalat qui estime qu’un établissement qui travaille seul ne peut être considéré comme expert.
À Toulouse le CHU souhaite s’appuyer aussi sur les acteurs de la médecine de ville (généralistes sages-femmes, gynécologues…) ainsi que sur les établissements privés ayant déjà acquis des compétences. C’est le cas de la clinique Pasteur, dotée d’un centre de référence de l’endométriose depuis 2017 ainsi que d’une consultation dédiée, dirigée par le Pr Léguevaque avec une file active de 400 patientes par an. Au niveau budgétaire, le CHU a fait une demande de financement auprès de l’ARS pour structurer la mise en place de ce réseau.
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