Santé des soignants : deux prix pour valoriser l’engagement des blouses blanches pour leurs pairs

Par

Publié le 02/04/2025

Le prix Santé des soignants, lancé par la Fondation MNH et la Fondation des Hôpitaux pour encourager les actions des soignants visant à préserver la santé de leurs collègues, a récompensé Valérie Jarno, aide-soignante à l’Ehpad Ty Noal de Noyal-Pontivy, et l'équipe prévention et santé publique du CHU d’Angers.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Deux prix pour valoriser les projets innovants des soignants qui prennent soin de leurs pairs : c’est l’initiative de la Fondation des Hôpitaux et la Fondation MNH, qui viennent de décerner ces trophées lors de la première édition du Prix santé des Soignants.

Distinguée dans la catégorie individuelle, Valérie Jarno, aide-soignante à l’Ehpad Ty Noal de Noyal-Pontivy (Morbihan) a été récompensée pour avoir imaginé et mis en place en 2024 différentes activités au cours d’une « semaine du bien-être » conçue pour et avec ses collègues. « Je suis partie d’un constat, explique-t-elle. Nous développons de multiples actions pour les résidents mais qu’en est-il de nous ? Trois objectifs ont guidé ma démarche : le bien-être mental, le bien-être physique et le bien-être alimentaire ».

Pendant cette « semaine du bien-être », différents ateliers ont été proposés à tous les personnels de la structure sur leurs temps de pause : massages des mains par des aides-soignants formés, apprentissage de la cuisine healthy par des salariés des cuisines et de l’administration, relaxation et jeux de communication assurés par la psychomotricienne de l’établissement, marche… La semaine se concluait par une soirée associant les familles des résidents.

L’initiative, qui a rassemblé 50 participants sur 85 salariés, a connu un prolongement avec l’organisation d’une marche collective en fin de journée tous les troisièmes mardis de chaque mois. D’autres activités sportives sont proposées aux professionnels de l’Ehpad par l’association Ty Noal’Anim, composée de membres du personnel, de résidents, de représentants des familles et d’habitants de Noyal-Pontivy, une association coprésidée par Valérie Jarno elle-même. « J’ai reçu le prix Santé des soignants avec une très grande surprise et beaucoup de fierté. Nous sommes une petite structure en milieu rural, nous n’avons pas l’habitude de recevoir des récompenses nationales ! », a exprimé la lauréate. La dotation (10 000 €) va permettre à l’association Ty Noal’Anim de se projeter sur plusieurs années d’activités et de financer, par exemple, de nouvelles initiatives autour du bien-être comme des séances de yoga ou de sophrologie.

En bonne santé pour mieux soigner

La distinction collective a, quant à elle, été attribuée à l'équipe prévention et santé publique du CHU d’Angers pour qu’elle puisse proposer une offre de prévention et de soins au sein d’un centre de santé dédié aux professionnels de santé du Maine-et-Loire. Cette idée avait été plébiscitée lors d’une enquête menée en 2024 par la direction de la Prévention du CHU d’Angers auprès de l’ensemble de ses agents – qu’ils soient médicaux, paramédicaux, techniques ou administratifs. Plus de 92 % des répondants estimaient important de disposer d’une offre de soins spécifique et 64 % souhaitaient un lieu physique à part entière.

« Nous sommes extrêmement heureux d’être lauréats de ce Prix Santé des soignants, a réagi Céline Schnebelen, directrice en charge de la prévention de la santé publique et des relations ville-hôpital au CHU. L’argent de ce prix va nous permettre de soutenir l’investissement en équipement du centre de santé avec l’idée d’avoir une offre de soins préventive. Les modalités de pilotage de notre projet sont innovantes puisque nous allons le conduire en partenariat étroit avec les médecins de ville ».

La création de ce centre devrait bénéficier à près de 15 000 professionnels de santé exerçant en établissement et à 3 900 libéraux. Porté par le CHU d’Angers et copiloté avec l’association des professionnels de santé angevins (APSA), il se déploiera en deux temps : des consultations avec un médecin généraliste, et si possible un kiné, seront d’abord mises en œuvre dans les locaux de la maison médicale de l’APSA. À partir de 2027 et après évaluation, une offre de soin étoffée – avec des consultations de psychologue, d’addictologue, des bilans auditifs, une offre de podologie… – pourra éventuellement compléter le dispositif. L’ouverture d’un second centre pourrait être envisagée à proximité immédiate du CHU d’Angers.