« Finies les chausse-trappes : 2015 sera l’année de la réécriture de cette fameuse loi santé » a lancé mercredi soir Lamine Gharbi, président de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), qui n’a pas boudé son plaisir d’être « bien entouré pour formuler ses vœux ».
Les Drs Eric Henry (SML), Jean Louis Bensoussan (MG France) ou encore Jean-Paul Hamon (FMF) mais aussi le président de l’Ordre des médecins Patrick Bouet, Antoine Dubout (FEHAP) et Gérard Vincent (FHF) avaient répondu à l’invention du bouillant patron des cliniques privées. « Car le combat peut être une fête », a ironisé le président de la FHP, reprenant à son compte la célèbre phrase de Borges.
Non au délit de faciès
Lamine Gharbi a invité chacun « à délaisser les postures en faveur de l’intérêt général », et à tenir compte de la complémentarité des différents acteurs. Alors qu’un bras de fer public/privé se joue sur les modalités du futur service public hospitalier (SPH) et l’habilitation des cliniques dans ce cadre, Lamine Gharbi a affirmé que « la revendication du privé d’accéder au service public hospitalier n’enlève rien aux autres acteurs. »
Ségolène Benhamou, élue le mois dernier présidente de la branche MCO de la FHP va plus loin. « On se bat pour avoir la même activité, les mêmes financements, cela ne veut pas dire que tout le monde doit tout faire, mais il est urgent de tordre le cou au délit de faciès, a-t-elle expliqué. Le secteur privé ne choisit pas ses patients, nous apportons même des réponses pour pallier les faiblesses de l’hospitalisation publique. C’est le cas en cancérologie où les autorisations obtenues par le privé ne retirent rien au secteur public. »
Le Dr Olivier Drevon qui pilote la branche « psychiatrie » de la FHP enfonce le clou. « Les cliniques ne sont pas des machines à faire du fric. On répond à des appels d’offres des ARS pour proposer des prises en charge particulières » précise-t-il. Cette loi de santé doit « préparer l’avenir », veut-il croire.
Vigilance
Le Dr Gabriel Bossy, réélu à la tête de la branche SSR de la FHP, s’est montré très vigilant. « Nous avons encore de bonnes raisons d’être inquiets sur ces soins de suite et réadaptation spécialisés qu’il est question de remettre en cause ou encore sur le CICE [crédit d’impôt compétitivité emploi] sur lequel les entreprises de santé seraient les seules à ne plus pouvoir compter ».
Le patron de la FHP Lamine Gharbi reste optimiste. Les (sept) réunions déjà enchaînées au cabinet de Marisol Touraine ces dernières semaines lui laissent l’espoir d’évacuer du projet de loi les dernières dispositions jugées discriminantes pour le secteur privé lucratif. « L’an dernier, nous avons accueilli huit millions de patients dont trois millions ont été pris en charge dans nos services d’urgence, il s’agit bien d’un service au public » a-t-il conclu.
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