Tarifs journaliers des hôpitaux : des écarts considérables « inadmissibles », dénonce une enquête

Publié le 22/05/2014
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Crédit photo : S. TOUBON

Dans les hôpitaux publics, le tarif journalier de prestation (TJP) est défini de manière « totalement opaque », a dénoncé et illustré ce jeudi l’Observatoire citoyen des restes à charge, qui a constaté des « écarts inadmissibles » de prix entre établissements. Constitué par le CISS (collectif interassociatif sur la santé), « 60 millions de consommateurs » et la société Santéclair, cet observatoire a analysé à la loupe les tarifs hospitaliers et restes à charge dont doivent s’acquitter les assurés sociaux à l’issue d’une hospitalisation.

Variable d’ajustement

L’analyse du TJP, qui sert de base au calcul du ticket modérateur de 20 %, révèle des disparités de un à six entre les hôpitaux publics pour la même prestation, des situations « incompréhensibles » qui rendent imprévisibles les restes à charge des patients, selon l’étude.

Pour les hospitalisations ne relevant pas de la chirurgie, l’enquête révèle que les tarifs pour une même prestation oscillent entre 358 euros par jour au centre hospitalier de Nogent-le-Rotrou et 2 230 euros au CH de Lunéville. Dans les CHU, les écarts tarifaires sont un peu moins significatifs, allant de 862 euros à l’AP-HP à 1 476 euros à Rouen. En chirurgie, l’hôpital qui facture le TJP le plus élevé est le CH d’Autun (2 766 euros), et le moins cher celui de Vesoul (772 euros)...

26 euros par séjour

L’Observatoire, pour qui ces tarifs « s’apparentent à une variable d’ajustement du budget de l’hôpital », en appelle à la forfaitisation du ticket modérateur sur les soins réalisés dans le cadre de séjours hospitaliers.

« Ces coûts sont la plupart du temps très bien pris en charge par l’assurance-maladie et les complémentaires », concède Marc Morel, directeur du CISS.

Le reste à charge pour le patient est en moyenne de 26 euros par séjour. « Mais pour ceux qui n’ont pas de complémentaires, il s’élève à 500 euros par séjour en moyenne », regrette-t-il. Et pour certaines hospitalisations prolongées, la note peut s’envoler jusqu’à 5 000 euros. Environ 4 millions d’assurés sociaux ne disposent pas de complémentaire.

Un scandale, selon la FHP

La branche MCO de la FHP (Fédération de l’hospitalisation privée) a aussitôt salué une enquête « mettant au jour le véritable scandale financier que constitue le tarif journalier des prestations (TJP), facturé par les hôpitaux publics ».

‘Selon ce syndicat de cliniques, les écarts de tarifs génèrent un « surcoût annuel non justifié d’un milliard d’euros pour la collectivité au détriment des patients et des complémentaires ».

« C’est un scandale aux multiples effets pervers et que nous dénonçons depuis des années », déclare Lamine Gharbi, président de la FHP-MCO.

H.S.R.

Source : lequotidiendumedecin.fr