Le Dr Patrick Bouet, président du conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), souhaite que les réunions reprennent rapidement entre le ministère de la Santé et les syndicats d’internes sur la révision du temps de travail à l’hôpital. « Il est indispensable que le ministère rencontre l’ISNI, l’ISNAR-IMG et le SNJMG (généralistes) pour discuter avec eux des conditions dans lesquelles les internes exercent leurs missions », déclare-t-il au « Quotidien ».
L’Intersyndicat national des internes (ISNI) avait adressé une lettre ouverte au président de l’Ordre afin de lui demander de « soutenir le mouvement de grève des jeunes médecins » programmé le 17 novembre pour dénoncer le blocage de ces discussions. « L’Ordre n’est-il pas le garant de notre déontologie ? Comment fermer les yeux sur le fait que des internes sont livrés à eux-mêmes, sans encadrement par un senior, enchaînant les heures de travail et les gardes sans repos de sécurité ? », écrit l’ISNI.
Pas de syndicalisme
Le Dr Bouet ne se prononce pas directement sur l’appel à la grève des internes, tenant à distinguer les missions de l’Ordre de celles des syndicats. « Il est dommage que les professionnels de santé en soient réduits à des mots d’ordre et qu’il n’y ait pas plus de dialogue », affirme-t-il.
Il y a plus d’un an, l’Europe avait mis en demeure la France de se mettre en conformité avec la réglementation européenne qui limite à 48 heures par semaine la durée légale du temps de travail des médecins et des internes à l’hôpital. Dans le cadre de cette réforme, l’ISNI demande que la semaine de travail soit effective du lundi au vendredi et que le samedi matin soit transformé en garde.
« Nous souhaitons que la France suive les règles de l’Europe, commente Patrick Bouet. Il appartient au gouvernement de mettre en œuvre une concertation avec les médecins comme l’a annoncé le président de la République lors du Congrès de l’Ordre. »
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