Combien de suicides de médecins faudra-t-il pour être écoutés ? C’est la question que posent deux intersyndicats de praticiens hospitaliers (PH), agacés que les promesses gouvernementales pour reconnaître le temps de travail des PH ne soient pas tenues. Ils somment Marisol Touraine, à peine reconduite dans ses fonctions, de tenir parole.
Avenir hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) rappellent que la ministre s’était engagée à intégrer le temps travaillé en astreinte dans le calcul du temps de travail. Ce qui permettrait aux
PH de bénéficier d’un repos de sécurité systématique. Avenir Hospitalier avait récemment dénoncé « l’obstruction des gouvernants hospitaliers ».
Travail « dissimulé »
Un arrêté a été publié en novembre, mais il manque une circulaire pour appliquer les nouvelles règles. Si bien que les hôpitaux continuent de comptabiliser le temps de travail des PH comme par le passé.
Le travail effectué lors d’une astreinte reste « dissimulé », et « le repos quotidien n’est toujours pas organisé », tempêtent Avenir hospitalier et la CPH, prêts à saisir les autorités européennes pour que la France se mette enfin en conformité avec le droit européen.
Les deux intersyndicats souhaitent en outre que l’administration hospitalière ne considère plus le plafond des 48 heures hebdomadaires comme une obligation. Ils réclament le passage de la période de 24 heures à 5 plages au lieu de 4, « seul moyen de limiter les demi-journées actuelles à des valeurs acceptables pour notre équilibre et notre santé ».
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