J-10 avant l’arrivée des premiers patients à l’institut universitaire du cancer (IUC) sur le site de l’oncopole de Langlade à Toulouse. Les soignants s’installent au jour le jour sur le site.
En ce moment et pendant sept semaines, des services entiers prennent possession de leurs locaux. « L’objectif, c’est que 1 200 praticiens (800 en provenance de l’ICR et 400 du CHU) soient opérationnels, sans rupture de soins pour les patients déjà en traitement sur les autres sites de l’Institut Claudius Regaud (ICR) et le CHU. Un baptême du feu ! », résume Dominique Raynal, le directeur des ressources humaines qui supervise cette « gigantesque transhumance ».
« Un petit morceau de Lune »
Après dix ans de travaux sur ce site ravagé par l’explosion d’AZF en 2002, le projet dessiné par l’architecte Jean-Paul Viguier prend vie. « Je dis souvent que j’ai récupéré un petit morceau de Lune et ma mission était de le métamorphoser en l’un des premiers centres mondiaux de recherche privée et publique consacré au cancer », confie l’architecte. Celui qui emploie souvent la métaphore de « l’architecture qui soigne » a conçu cet hôpital comme un établissement universitaire propice aux échanges ; dans un espace de 78 000 m2 où vont se côtoyer soignants, chercheurs et patients.
« Le bâtiment s’articule autour d’une grande rue intérieure de 120 m de long, que j’appelle "plateforme d’échanges". Tous les laboratoires, services de recherche et les soignants y ont un accès direct », décrit-il. Pour pallier le stress des patients, l’architecte a apporté un soin particulier à la forme du bâtiment, les matériaux, la lumière et la proximité de la nature. Deux arcs accueillent les chambres des malades, avec de larges surfaces vitrées qui s’ouvrent sur la nature plein Sud ; de nombreuses petites terrasses végétalisées recréent une atmosphère familiale et à l’intérieur, Jean-Paul Viguier a préféré le bois au métal dans les chambres et les couloirs, pour apporter de la chaleur. Un travail particulier a aussi été effectué sur les éclairages avec des rampes lumineuses latérales pour éviter les éblouissements des néons sur les brancards.
7 blocs opératoires, 6 machines de radiothérapies, 10 000 patients
L’IUC qui accueillera 10 000 patients par an, compte 306 lits et places, 36 bureaux de consultations pour une activité de 90 000 consultations par an et dispose de 6 machines de radiothérapie, ce pôle de compétences est entièrement dirigé par les équipes de l’ICR et équipé entre autres de deux tomothérapies et deux accélérateurs dernière génération. Un peu plus loin le laboratoire d’anatomo-pathologie permettra de traiter des analyses très complexes. Le Pr Pierre Brousset qui gère ce labo à la tête de 35 médecins a notamment pour mission de faire cohabiter les soignants du CHU et ceux de l’ICR en parfaite harmonie comme partout dans ce nouvel hôpital. « Je n’ai aucun doute là-dessus, nous allons essayer de trouver le meilleur de chacun, vous savez, nous nous connaissons tous déjà depuis des années… »
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