Le CHU lance le programme READi for Health, financé dans le cadre du programme de recherche et développement de la Commission européenne à hauteur de 2,7 millions d’euros. Son ambition est de permettre à la région Midi-Pyrénées de devenir leader sur les questions de e-santé.
Le projet vise aussi à structurer cette filière avec les trois autres régions partenaires du projet : Murcia en Espagne, Oulu en Finlande et Skane en Suède. « Porté par le centre e-santé [association territoriale d'animation de la filière e-santé, NDLR], READi for Health devra initier des projets concrets de développement de solutions dans ce domaine », insiste Jacques Léglise, directeur du centre hospitalo-universitaire de Toulouse.
Pour y parvenir, des groupes de travail regroupant soignants, universités, laboratoires de recherche, ARS, associations, industriels… verront le jour. L’objectif affiché est d’adapter la technologie aux besoins des professionnels et des patients.
Un modèle économique à construire
Autre ambition : lever le principal verrou en matière de e-santé à savoir le manque de modèle économique. Il faudra pour cela monter des financements publics/privés. Les quatre régions participantes auront trois ans – la durée du projet – pour devenir les fers de lance sur ces questions et exporter leurs solutions dans les autres pays européens.
« Si Midi-Pyrénées a été choisie comme terrain d’expérimentation, c’est parce qu’elle représente la France en miniature avec des zones urbaines denses, des zones rurales blanches et un écosystème impliqué pour travailler sur ces problématiques », assure Valérie Sauterey, la directrice du centre e-santé.
Pourtant, lors de la présentation du projet devant le corps médical, certains se sont montrés dubitatifs quant à la méthodologie annoncée. C’est le cas notamment du Dr Djamel Dib, ancien président de l’URPS Midi-Pyrénées. « Je suis un peu surpris par cette annonce car le fait de mettre les soignants au cœur du projet était prévu dès l’ouverture du centre e-santé, s’exclame-t-il. La vraie question qui se pose aujourd’hui est : y aura-t-il un vrai filtre médical critique pour que les nouveaux projets soient adaptés aux attentes et besoins des médecins ? »« Sans aucun doute, répond Valérie Sauterey. Avant toute proposition de prototype, les industriels viendront vous voir sur le terrain pour comprendre vos besoins, il faudra simplement que les médecins jouent le jeu et leur accordent un peu de temps… »
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