Pour le corps médical et pour les pouvoirs publics, c’est à la fois un serpent de mer et un tabou. Tout a commencé il y a quinze ans, lorsqu’Yves Léopold, un médecin généraliste d’Avignon, par ailleurs élu ordinal et administrateur de la CARMF, révéla que les suicides représentaient pas moins de 14 % des décès de confrères dans son département du Vaucluse, soit près de trois plus que dans le reste de la population. C’était le début d’une vaste prise de conscience dans toute la profession et au-delà. D’autant qu’en ville comme à l’hôpital des affaires dramatiques sont depuis venues depuis éclairer sous un jour cru le quotidien difficile des soignants.
Les résultats de l’enquête Exafield rendus publics cette semaine par l’association SPS arrivent à point nommé pour rappeler l’ampleur du problème. Le suicide ? En moyenne un médecin sondé rapporte trois tentatives de pairs autour de lui. Et près du quart des répondants auraient d’une manière ou d’une autre envisagé un jour cette éventualité. Des chiffres qui donnent le vertige, même s’ils apparaissent plutôt en deçà d’études diligentées en région ces dernières années…
Reste que – même si c’est une réalité dérangeante- il est important de mieux cerner le phénomène. Les médecins se sont mobilisés les premiers. À la faveur de la crise démographique, les pouvoirs publics ont semblé réagir ces derniers mois. Après le plan Touraine pour la santé des soignants, Agnès Buzyn a relancé en septembre une mission pour améliorer la qualité de vie des professionnels de santé. C’était urgent.
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