LES TARIFS de l’hospitalisation à domicile (HAD) devraient stagner en 2010, le ministère de la Santé en a informé la fédération qui représente le secteur, la FNEHAD. Prenant acte de cette décision, celle-ci dénonce un choix « pénalisant » pour ses établissements.
La FNEHAD, que préside Élisabeth Hubert, rappelle en particulier que du fait de baisses de tarifs passées, la politique de stagnation arrêtée pour 2010 va correspondre en fait à des tarifs inférieurs à ceux de… 2005. « Aucun secteur hospitalier n’a connu » une situation semblable « sur une telle durée », s’alarme-t-elle. La fédération fait valoir que, dans le même temps, les établissements d’hospitalisation à domicile doivent composer avec « les hausses constantes des coûts de personnel, des systèmes d’information et du médicament ».
Résultat : « Certains types de prises en charge ne sont pas développés et ne le seront pas, alors même que les besoins et le confort des patients devraient y conduire », explique la FNEHAD qui cite les exemples de la transfusion sanguine à domicile, de la pédiatrie, de la rééducation. La fédération reste également « vigilante »sur la question du financement de l’EPO (voir encadré) : si elle salue son maintien sur la liste des molécules onéreuses et payables en sus des GHT (groupes homogènes de tarifs), elle prévient que les travaux complémentaires annoncés ne pourront aboutir « sans une revalorisation substantielle des tarifs ».
Économies.
Pour les promoteurs de l’HAD, le gel de 2010 est d’autant plus incompréhensible que cette forme d’alternative à l’hospitalisation, à laquelle la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires) a donné l’été dernier une nouvelle légitimité et qui vient par ailleurs d’intégrer le plan Hôpital 2012, est « une possible source de réduction des dépenses » pour la Sécurité sociale. Une étude de l’ATIH (Agence technique de l’information sur l’hospitalisation), menée sur des données PMSI de juillet 2009, établit par exemple qu’en soins palliatifs, toutes choses égales par ailleurs, le coût médian d’une prise en charge en HAD est deux fois moins élevé qu’en établissement de court séjour. Pourquoi, s’étonne la FNEHAD, ce genre de conclusion recueille-t-il si peu d’écho du côté des pouvoirs publics ?
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