Un jeune homme de 23 ans, étudiant en 5e année de pharmacie à l'Université de Rouen, est décédé dans la nuit de vendredi à samedi au cours d'un week-end d'intégration (WEI) organisée en Belgique par une association d'étudiants de l'Université de Picardie Jules Vernes, a annoncé le ministère de l'Enseignement supérieur.
J'adresse mes sincères condoléances à la famille et aux proches du jeune homme décédé lors d'un weekend d'intégration samedi. Une cellule d’aide et de soutien psychologique a été mise en place à @univrouen et @upjv. Je recevrai demain les fédérations d’associations étudiantes. pic.twitter.com/DV976n8LdS
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) September 16, 2019
Les circonstances du décès ne sont pas connues. Une enquête a été confiée à la police belge. « La probabilité que l'alcool soit en jeu est très forte », a indiqué ce mardi Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur au cours d'un point presse.
La ministre a reçu les fédérations d'associations étudiantes dont la FAGE et l'Association nationale des étudiants en médecine et en pharmacie de France (ANEMF et ANEPF). « J'ai voulu dire aux associations qu'un étudiant qui trouve la mort dans des circonstances qui restent à préciser est un étudiant de trop », a-t-elle expliqué. Une cellule d'aide et de soutien psychologique a été mise en place.
L'ensemble des associations étudiantes, les chefs d'établissement, les présidents d'Université et des grandes écoles ont signé l'année dernière une charte pour sécuriser les soirées étudiantes festives. Les organisateurs sont invités à déclarer la tenue d'un événement, les « open bars » ne sont pas autorisés, les établissements et les organisateurs doivent travailler conjointement pour sécuriser au maximum la soirée avec des équipes de protection civile. Tous les acteurs avaient réaffirmé l'interdiction du bizutage (pratiques humiliantes, contraintes) et toutes formes de discrimination.
S'amuser en sécurité et lever l'omerta
Ce drame remet en question l'application de ces engagements. « Cette charte n'a pas de valeur légale, elle correspond à l'engagement pris par un ensemble de personnes », souligne Frédérique Vidal qui souhaite la renforcer.
Suite au décès d’un étudiant de pharmacie au cours d’un WEI, j'ai reçu ce matin les associations nationales des étudiants en santé. Ensemble, levons l'omerta et travaillons à la déclinaison de la charte existante au niveau local pour sécuriser un maximum ces événements. pic.twitter.com/j3wFqtqD9D
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) September 17, 2019
En attendant, les fédérations étudiantes doivent faire remonter cette semaine les difficultés rencontrées dans l'organisation de leur week-end d'intégration ou autres évènements festifs. Un autre objectif est que les organisateurs bénéficient d'un numéro d'urgences à contacter. « Il faut qu'on travaille davantage en local pour que les jeunes apprennent que l'on peut s'amuser mais que c'est le rôle des établissements et des corporations de les aider à s'amuser en toute sécurité », insiste Frédérique Vidal.
Et la ministre de lancer ce message aux jeunes qui partent en week-end d'intégration : « Ne mettez pas votre vie en danger, ne considérez pas que boire jusqu'à se rendre ivre mort est une façon de s'amuser ». « Il faut lever l'omerta, ajoute-t-elle. Lorsque l'on pense qu'il va se passer quelque chose de dangereux, y compris si on paraît impopulaire ou pas cool, je pense qu'il faut être capable de le dire ».
Gautier Davrainville-Simonato, président de l'ANEPF (étudiants en pharmacie), est en contact avec les organisateurs « très choqués » par ce drame. Pour la présidente de la FAGE, Orlane François, les dangers de l'alcoolisation massive ne concernent pas seulement les WEI mais sont présents toute l'année. Certains cursus « comme la santé et d'autres » sont davantage concernés. « Ce n'est pas une culture mais il faut encore travailler dessus ».
Affaires récurrentes
Ces dernières années, plusieurs soirées étudiantes ont été émaillées d'épisodes tragiques. En 2017, le week-end d'intégration de la fac de médecine de Caen avait été annulé après des soupçons de bizutage. En 2015, un bizutage trash de carabins en deuxième année à la fac de Créteil avait abouti à l'annulation du WEI l'année suivante.
Tout récemment, le parquet de Nîmes a ouvert une enquête après qu'une soirée d'intégration concernant des blouses blanches a dérapé mardi 3 septembre dans le centre-ville. Des jeunes filles auraient été victimes de simulacre d'actes sexuels, d'insultes à caractère sexiste et de propos humiliants.
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