À mi-chemin entre la création des groupements hospitaliers de territoire (GHT) et l'élection présidentielle, les 15e assises nationales hospitalo-universitaires, organisées aujourd'hui et demain à Toulouse, feront la part belle à la politique et à la prospective.
Grands manitous de cette biennale, les trois conférences des doyens, directeurs généraux et présidents de commission médicale d'établissement (CME) de CHU présenteront aux candidats à l'Élysée pas moins de 17 propositions pour donner un coup de jeune au modèle CHU, près de 60 ans après les ordonnances fondatrices de 1958.
À l'heure où la communauté hospitalière souffre de pénurie médicale (un poste sur quatre est vacant), handicap que les syndicats de praticiens tentent de réparer en négociant avec Ségur un plan d'attractivité survitaminé, les responsables hospitalo-universitaires entendent promouvoir, dans leur « New Deal » que le « Quotidien » a pu consulter, un nouveau CHU capable de séduire et de fidéliser les professionnels grâce à la rénovation de l'exercice médical et de la formation.
« L'attractivité des CHU est très disparate, analyse Yann Bubien, directeur général du CHU d'Angers et coordonnateur des assises. Si nous en souffrons moins que les petits établissements, nous avons les mêmes difficultés qu'eux sur des spécialités médicales en tension comme l'anesthésie et la radiologie. C'est donc un sujet qui nous importe ! »
Des carrière à la carte ?
Avec la féminisation de la profession et la fin des carrières linéaires et 100 % hospitalières, les CHU veulent attirer l'attention des autorités sur la nécessité de faire évoluer les statuts des médecins permettant des organisations de travail plus souples.
À ce titre, ils défendent la reconnaissance de « valences universitaires juniors » (sur des contrats de cinq ans) et la création d'un statut de professeur assistant – réclamé de longue date. Côté seniors, les hospitalo-universitaires recommandent de « mettre en valeur » l’expertise des professionnels « sur les fonctions transversales » (simulation, éthique, relations internationales, information médicale).
Favorables à des carrières médicales moins rigides, ils suggèrent que les CHU puissent contractualiser avec chaque praticien afin de reconnaître des compétences spécifiques médicales ou autres (enseignement, management, recherche), ce qui permettrait de valoriser davantage les initiatives individuelles.
Cartographie des besoins médicaux
Pour apporter du sang neuf dans les services, la « diversification des modalités de recrutement » et les passerelles entre les cursus font également partie de la feuille de route transmise aux candidats à la présidentielle. « En tant qu'établissements supports [de référence, NDLR] des GHT, les CHU sont responsables de la répartition de l'emploi et des compétences médicales, rappelle le Pr Michel Claudon, à la tête de la conférence des présidents de CME de CHU. Nous sommes favorables à la création d'une cartographie dynamique des besoins médicaux afin, par exemple, de prévoir la montée en charge de spécialités comme la cardiologie interventionnelle ».
Autre priorité : la modernisation de la formation médicale et paramédicale. Les CHU réclament à cet effet d'inclure la simulation et l'utilisation des nouveaux outils numériques dans les maquettes de formation initiale et continue des professionnels de santé.
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