Le week-end d'intégration (WEI) des étudiants en deuxième année à la fac de médecine de Créteil, prévu fin octobre, a finalement été supprimé. Olivier Montagne, le président de l'université Paris-Est Créteil (UPEC), a demandé et obtenu l'annulation du WEI « afin de prévenir tout dérapage », a précisé l'université dans un communiqué.
Cette décision intervient alors que Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur, a annoncé l'ouverture d'une enquête conduite par l'Inspection générale de l'administration de l'Education nationale et de la Recherche (IGAENR), après un bizutage trash des étudiants en médecine de deuxième année lors du WEI organisé l'an dernier à Créteil, révélé dans un article du « Monde ».
Le Pr Jean-Luc Dubois-Randé, doyen de la fac de médecine de Créteil et président de la conférence des doyens, avait également demandé l'annulation du WEI. « Compte tenu de la polémique actuelle qui mélange "faculté-université" et associations étudiantes, j’ai demandé à l'association des étudiants et en liaison avec le président de l’université, l’annulation complète du week-end d’intégration », explique le Pr Dubois-Randé au « Quotidien ».
Mesure de sécurité
Le président de la conférence des doyens met les points sur les i. « La faculté de médecine de Créteil et particulièrement son doyen ne participent d’aucune manière aux week-ends d’intégration des étudiants de deuxième année, explique-t-il. Ces week-ends sont organisés par leur association et engagent directement leur responsabilité. Ils se déroulent en dehors des locaux de la faculté qui ne cautionne en aucun cas son organisation. »
Certaines pratiques humiliantes étaient-elles connues ? « J’ai été alerté pour la première fois l’année dernière par un étudiant anonyme du caractère choquant de la période dite "trash" qui précède le week-end proprement dit. J’ai dès lors très clairement exprimé mon dégoût pour ces procédés », poursuit le Pr Dubois-Randé. Il rappelle que l’association et l’ensemble des étudiants ont reçu un message clair qui est « l’interdiction de toute manifestation étudiante de type "bizutage" ».
Interrogé par l'AFP, Jordan Rotter, président de l'Association des étudiants en médecine de Créteil (AEMC), explique que cette annulation est « une mesure de sécurité qui permet de s'assurer d'éviter que les choses ne se passent pas bien ». Néanmoins, il regrette l'annulation de ce « moment de rencontres entre promotions ». Il rappelle que son bureau avait menacé d'« exclusion » les étudiants qui auraient tenté de reproduire les pratiques de bizutage de 2015.
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