Coincée entre le Centre hospitalier Charles Perrens et le CHU, la faculté de médecine de Bordeaux déploie son architecture terne des années 60 sur un campus où circuler et se garer relèvent du système D.
« Il y a quelques années, nous avions ici trois facs de médecine, trois fonctionnements parallèles, avec trois doyens et trois équipes pédagogiques cloisonnées, sans communication », rappelle le doyen Pierre Dubus, pathologiste de formation.
Conçue pour gérer des effectifs très importants, cette organisation disparaît en 2009. Les 3 UFR fusionnent, renouent avec la mutualisation des postes et des charges. Au sein de l’Université de Bordeaux II (sciences de la vie, de la santé et de l’homme) rebaptisée Victor Segalen, la fac de médecine unifiée va alors affronter sa seconde fusion.
« Fac sous tutelle »
Celle des Universités de Bordeaux I (Sciences), Bordeaux II et Bordeaux IV (droit), dictée par la nécessité d’une meilleure visibilité internationale et l’émergence de programmes d’investissements (plan campus, initiatives d’excellence etc.).
Le 1er janvier 2014, la fac de médecine rejoint l’immense* Université de Bordeaux, divisée en 4 collèges de formation et plusieurs départements de recherche. Devenue UFR des sciences médicales, rattachée au Collège des sciences de la santé**, elle se sent un peu loin des centres de décision : « Nous sommes une fac sous tutelle, fustige le Pr Pierre Dubus, doyen au franc-parler. Cette organisation nous demande de rentrer dans un moule, sans rapport avec nos habitudes et nos besoins. De même, la séparation entre formation et recherche crée des frictions, car chez nous enseignement et recherche sont intimement liés. Sans parler du budget… J’ai l’un des plus petits budgets de France ! »
Mais la fusion universitaire offre aussi de belles opportunités, comme l’opération campus qui a permis d’engager d’importants investissements : nouveau bâtiment odontologie (livraison 2018-2019), réfection du bâtiment de TP, nouveau restaurant universitaire
Objectif réussite
Et la fac de médecine de Bordeaux demeure parmi les plus demandées car, dans la ville la plus attractive de France, ses étudiants bénéficient d’un encadrement de haut niveau : enseignants, chercheurs, cliniciens, CHU… Et d’une attention de chaque instant : tutorat exemplaire, multiples passerelles et parcours de réorientation*** (concours paramédicaux ou infirmiers) en cas d’échec à la PACES.
Autre objectif, l’amélioration des résultats aux ECN : « Avec nos trois UFR, nous étions dans le dernier tiers du classement, explique Pierre Dubus. C’était lié à notre organisation et à notre manque d’encadrement, très inférieur à celui des grandes facs parisiennes. Certes, nous n’aurons jamais leurs moyens ni leurs résultats, mais nous travaillons et remontons chaque année au classement. »
* Troisième université française, hors région parisienne
** Ce collège comprend : UFR des Sciences médicales ; UFR des Sciences pharmaceutiques ; UFR des Sciences d’odontologie ; Institut de Santé Publique, épidémiologie et Développement (ISPED) ; Institut du thermalisme ; UF de biologie ; Instituts paramédicaux
*** « Nous avons beaucoup de très bons étudiants que nous nous devons de bien orienter, souligne le Pierre Dubus. Et cela marche : trois ans après la PACES, plus de 60 % de nos étudiants sont inscrits en 2e année d’une formation. »
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