Editorial

Carabins tout terrain

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Publié le 01/03/2018

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Sur la prévention, grande priorité de l’équipe Macron, ce sont donc les jeunes qui iront les premiers au charbon. Le nouveau « service sanitaire » lancé en début de semaine à Angers prévoit d’en envoyer près de 50 000 chaque année porter la bonne parole dans les écoles, les collèges et les lycées, jusque dans les zones les plus reculées de l’Hexagone. Il y a quelque chose d’un peu boy-scout à transformer ainsi les étudiants de la filière santé en animateurs sanitaires sur le terrain. Mais après tout, pourquoi pas ? L’opération pourrait d'abord s’avérer payante pour les principaux intéressés. Ils ne seront pour ainsi dire pas rémunérés, mais ils peuvent en escompter un effet retour positif au plan de leur formation et de leur vocation. Loin des bouquins, des amphis et des polys, il y a quelque chose de revigorant à se confronter un temps avec la réalité du terrain ! Au-delà, c’est aussi une façon de faire passer les signaux préventifs aux ados, en tablant -comme par capillarité générationnelle- sur la proximité et l’imitation. Tabac, alcool, drogue, sexualité, alimentation, activité physique… Quand des jeunes parlent aux plus jeunes, le message porte a priori davantage que s’il était transmis par une vieille barbe au discours pontifiant. La vertu par l’exemple, ça peut marcher. À condition que nos carabins soient eux-mêmes… exemplaires. Et pour le reste, restons modestes. Même si c’est une première en Europe, ce n’est pas cette opération qui réconciliera à elle seule le système français avec la prévention.

Jean Paillard

étudesMédicales Prévention étudiant

Source : Le Quotidien du médecin: 9644

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