La satisfaction exprimée ces derniers jours par les étudiants et les organisateurs est à la hauteur des craintes qu'elles avaient suscitées. Les premières épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) se sont déroulées sans accroc majeur, la semaine dernière. À la sortie des centres d'examen, mercredi 22 juin à 17 heures, les candidats n'étaient pas les seuls à se réjouir. Les membres de la direction du centre national de gestion (CNG), pilotes de ces ECNi, arboraient leur plus beau sourire. Aucun bug, ni dysfonctionnement technique important n'ont été détectés au sein des 34 centres qui ont accueilli pendant trois jours les 8 200 étudiants. « Après des mois de tensions, c'est un réel soulagement », confie Philippe Touzy, chef du département concours du CNG au « Quotidien ».
Pourtant rien n'était gagné. Quelques mois plus tôt, les étudiants étaient en ébullition sur les réseaux sociaux. Et pour cause, le fiasco des tests grandeur nature avait ajouté une dose de stress supplémentaire aux candidats. Sésame vers l'internat et primordial pour le choix de leur future spécialité, ce traditionnel examen permet de classer l'ensemble des étudiants. L'enjeu était de taille et le CNG, attendu au tournant. « C'était un pari fou avec un délai imparti de 15 mois à marche forcée au lieu de 3 à 4 ans », affirme Danielle Toupillier, directrice du CNG, à l'occasion de la dernière journée d'épreuves.
Une première mondiale
Malgré la forte appréhension des carabins, le déroulement des épreuves a été fluide. « Nous avons eu quelques sueurs froides en décembre après les ECNi blancs mais les mesures nécessaires ont été prises pour aboutir aujourd’hui à cette belle réussite », a commenté Marisol Touraine, invitée à suivre le dernier jour des épreuves dans les locaux du CNG.
L'objectif de ces ECNi est d'améliorer la discrimination des étudiants et de gagner un mois de correction. Ainsi, seuls 70 PU-PH corrigeront les sujets contre plus de 400 lors des examens en version papier. La correction est automatisée mais « la relecture humaine est indispensable afin d'analyser la compréhension des questions », ajoute-t-il. À terme, la réforme permettra de réaliser d'importantes économies pour ce concours médical le plus cher de France.
Un système perfectible
Toutefois, quelques couacs sont survenus sans entraîner d'annulation d'épreuves – deux journées avaient été réservées pour d'éventuels examens de secours. « Nous avons assisté à des épiphénomènes : problème de tablette, de WIFI, une alerte incendie à l'université catholique de Lille et un problème informatique sur le réseau de la fac d'Angers », précise Philippe Touzy. Plus grave, lors du deuxième jour d'épreuves, l'IRM d'un patient n'a pas été anonymisée. « C'est une erreur de notre part. Nous en prenons l'entière responsabilité », a réagi le Pr Jean-Paul Romanet, le président du conseil scientifique du CNCI (centre national des concours d'internat). L'hôpital concerné a d'ailleurs été prévenu afin que le patient soit averti de cette maladresse.
Un des 18 cas cliniques soumis aux candidats avait par ailleurs été proposé (au moins en partie) lors de sessions d'entraînement à des carabins de Lyon-Est. Le Pr Romanet assure qu'une comparaison des deux sujets est en cours. « Le jury respectera l'équité entre les étudiants », ajoute-t-il. Si les Lyonnais sont favorisés, ce cas clinique pourrait être neutralisé. Une chose est sûre, l'épreuve ne sera pas reconduite. Les étudiants en auront définitivement fini avec les ECN ce mercredi 29 juin, jour de proclamation des résultats.
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