Les étudiants en médecine, dit-on, ne font qu’étudier. Ce n’est pas exact. À l’université Pierre-et-Marie-Curie (Paris VI), ils sont près de 200 étudiants de 2e année (la moitié de la promo !) à dégager un peu de leur précieux temps pour organiser un voyage humanitaire. Andréa, Déborah, Mathilde, Adèle, Félicie, Antoine, Jéremy, Heliott et Yoni, neuf étudiants en 2e année de médecine, de dentaire ou de bio, ont ainsi décidé de passer un mois l’été prochain dans un orphelinat à Trapaing au Cambodge.
C’est cet automne, lors d’un forum dans un amphi prêté par l’université, que les futurs bénévoles ont pu découvrir les différents projets gérés par Sol’6, l’association de solidarité internationale des étudiants de Paris VI. Créée en 2010 avec un tout premier programme dans un centre d’enfants atteints de la lèpre en Inde, Sol’6 chapeaute aujourd’hui 37 projets prévus pour 2017.
Matthieu Chivot, fringant président de Sol’6, est en 3e année de médecine. Sa participation en août dernier, à Tarapoto, au nord du Pérou, à la construction d’une crèche et d’une cantine pour les enfants d’un bidonville, l’a convaincu des multiples intérêts de telles initiatives : « La deuxième année de médecine est la seule de ces études où l’on peut se permettre de partir un mois l’été. Il faut en profiter. Outre la cohérence de ces expéditions sur le plan humain avec nos études, on teste aussi notre esprit d’équipe et de partage. Et on apprend, tout au long de l’année, à monter un projet de bout en bout : la communication, la logistique et le financement du budget. »
Sous la houlette de Sol’6, les étudiants peuvent choisir de consolider et de développer des missions existantes – construction d’écoles à Madagascar ou au Sénégal, de dortoirs et dispensaires au Vietnam, de bibliothèque au Nicaragua, etc. – ou proposer de nouveaux projets – une clinique au Timor est à l’étude. Les échanges avec les « rentrants » permettent aux futurs « partants » de choisir le projet qui correspond à leurs attentes. « Nous avions tous les neuf envies de nous occuper d’enfants mais aussi de participer à un chantier, de construire quelque chose », explique Andréa, malicieuse brunette que ses co-bénévoles viennent de nommer chef du projet.
Les sourires de Trapaing
Leur choix s’est vite porté sur cet orphelinat de 430 enfants géré par des moines cambodgiens. Sol’6 a validé leur candidature, charge à eux maintenant de structurer le projet… et de trouver les financements.
Un projet revient en moyenne à 30 000 euros. Une moitié correspond aux frais de transport, d’hébergement et de nourriture des étudiants et reste à leur entière charge : argent de poche, baby-sitting et petits jobs. Les autres 15 000 euros sont destinés à être investis sur place : achat de matériaux de construction, de fournitures, de produits d’hygiène et de prévention. Cette partie est financée par des partenaires : publics (mairies, conseils régionaux, facs…), privés (MACSF, Veolia, Rotary ou Lyons Club…) et par des actions ponctuelles organisées par les étudiants : ventes de gâteaux, tombolas, courses sportives et, c’est la saison, ensachage et emballages cadeaux dans les grandes surfaces.
« Toutes les aides sont bienvenues », insiste Matthieu Chivot, monétaires bien sûr mais aussi matérielles (médicaments, pansements, brosses à dents, jouets, etc.) et immatérielles (partage de réseaux, conseils sur les médicaments à emporter, les vaccinations à faire ou à ne pas faire, etc.). Message transmis.
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Contactez Sol’6 : sol6.fr et assosol6@gmail.com
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