Le torchon brûle en Belgique entre le gouvernement et les étudiants en médecine. Depuis deux semaines, des négociations ont été entamées pour adapter le système de sélection des futurs médecins et mieux réguler leur nombre. Sans accord entre les parties, le comité inter-universitaire des étudiants en médecine (CIUM), l'UNECOF (union des étudiants de la communauté française) et la fédération des étudiants de l'université de Liège rentreront en grève illimitée.
Le système de formation belge est très compliqué. Pour être autorisés à exercer sur le territoire outre-Quiévrain, les médecins belges se voient attribuer un numéro INAMI à l'issue de leurs études.
Or, la Belgique est confrontée depuis quelques années à une pénurie de numéros INAMI. Après sept années d'études, « les étudiants n'ont plus la garantie d'obtenir un numéro INAMI. Chaque année un quota est défini et il est inadapté », résume Giovanni Briganti, vice-président du CIUM. Près de 5 000 étudiants de la fédération Wallonie-Bruxelles, toutes promotions confondues, sont concernés par cette mauvaise gestion.
Des mesures inefficaces
Le gouvernement tente ces dernières années d'instaurer une sélection plus précoce mais l'équation paraît insoluble. En 2015-2016, le gouvernement a mis en place un concours en fin de première année de médecine, une sorte de numerus clausus. Afin d'obtenir leur ticket d'entrée en seconde année, les étudiants doivent obtenir au moins 45 crédits sur 60 pour valider leurs connaissances scientifiques et passer un concours pour entrer en 2e année de médecine. « Cette année à Mons, 67 places étaient disponibles pour être admis en 2e année. Sur les 200 élèves qui ont passé le concours, 50 étudiants ayant validé les crédits indispensables n'ont pas été admis après le concours à quelques places près », explique-t-il.
Les carabins de la fédération Wallonie-Bruxelles ont saisi le Conseil d'État. La plus haute instance de Belgique a tranché fin juillet en leur faveur et a suspendu le classement du concours, invoquant que les données relatives au contingentement fédéral étaient imprécises.
Les étudiants pour l'augmentation du nombre de numéros INAMI
La ministre de la Santé Belge Maggie De Block souhaiterait désormais supprimer ce concours au profit d'un nouveau qui se tiendrait avant l'entrée en première année. Toutefois, les étudiants ne voient pas d'un très bon œil cette initiative. « Cela réduirait de manière drastique le nombre d'étudiants inscrits en médecine. Ça ne garantit pas aux étudiants d'obtenir un numéro INAMI et, à terme, ça pénaliserait certaines régions déjà en manque de médecins », prévient Giovanni Briganti.
Le CIUM appelle la ministre de la Santé à augmenter le nombre de numéros INAMI et de l'adapter aux besoins des régions. Actuellement, il est fixé à 525, réparti sur les 5 facs de médecine francophones (Namur, Liège, Mons, Bruxelles, Louvain). « Il faudrait l'augmenter à 600-700. Cela permettrait aux étudiants ayant validé leur année et réussi le concours de passer en seconde année, poursuit-il. S’il reste inchangé, des étudiants continueront à réaliser des recours pour les mêmes raisons. »
La prochaine rentrée est prévue le 19 septembre et 50 étudiants ne savent toujours pas s'ils passent en seconde année.
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