À la rentrée de novembre, le DES de pneumologie a fait peau neuve en passant de quatre à cinq ans. Un changement de maquette intervenu dans le cadre de la réforme du 3e cycle des études médicales, dans laquelle la Pr Anne Bergeron-Lafaurie (Paris) s’est beaucoup investie. « Cela a demandé un gros travail, impliquant les différentes instances de la pneumologie, le Conseil national des universités [CNU], le collège des enseignants et l’association des internes en pneumologie » (l’AJPO2, voir ci-contre), indique celle qui a coordonné l’élaboration de ce nouveau DES à la demande du Pr Thomas Similowski, président de la sous-section pneumologie du CNU.
C’est après avoir solidement argumenté que la pneumologie a obtenu cette 5e année. « C’est une spécialité médico-technique, explique la Pr Bergeron-Lafaurie. Elle nécessite l’acquisition d’un certain nombre de compétences cliniques, notamment transversales, mais aussi techniques, dans les domaines de l’endoscopie bronchique bien sûr, du sommeil, de l’allergologie respiratoire, de la tabacologie ou de la ventilation non invasive. Par ailleurs, les pathologies respiratoires ont désormais un poids épidémiologique considérable, alors que nous sommes peu nombreux. Il y a donc une nécessité forte de donner aux pneumologues un socle de compétences très large pour qu’ils soient des médecins de premier recours. »
Ce passage de quatre à cinq ans a parfois fait grincer des dents dans d’autres spécialités qui avaient réclamé, en vain, le même allongement de maquette. « Dès le début, nous avons travaillé en lien très étroit avec les internes pour monter un dossier solide. Toutes les spécialités n’en ont pas fait autant », affirme la Pr Bergeron-Lafaurie, en précisant qu’un rapport Igas/IGAENR doit prochainement être rendu sur ce sujet.
Une deuxième phase trop libre ?
Le DES de pneumologie, comme les autres, se découpe désormais en trois phases : un an de socle, trois ans d’approfondissement et un an de consolidation. « Au cours de la 1re année, l’objectif est d’acquérir un certain nombre de compétences de base de la pneumologie, tout en ayant une formation technique, notamment articulée autour de la pratique de la simulation pour l’endoscopie bronchique. Il y a obligation, commune à tous les DES, de valider des enseignements transversaux, et de faire un semestre de formation pratique », détaille la Pr Bergeron-Lafaurie.
« Le deuxième stage de la phase socle est libre. Dans les autres DES, il est centré sur la spécialité, ou les spécialités des co-DES. Les internes restent donc dans leur spécialité. Ce n’est pas le cas avec ce stage libre, ce qui pose problème. Si tous nos internes vont ailleurs pour un semestre, nous n’aurons plus personne en pneumologie », poursuit la Pr Bergeron-Lafaurie, en ajoutant que la maquette va donc devoir évoluer, et que cela va être discuté au sein d’un comité de suivi des maquettes de DES.
Les formations transversales… et leurs stages
Autre problème, les formations spécialisées transversales (FST). « En pneumologie, environ 30 % des internes vont choisir une FST de cancérologie, un chiffre permettant de répondre aux besoins sur le terrain. La FST de cancérologie exige un stage d’oncologie et un de radiothérapie. Ce sont donc deux stages qu’il faut intégrer dans les stages libres de notre maquette. Or, dans la phase d’approfondissement, un seul stage libre est prévu. La solution serait de passer dans la phase d’approfondissement le stage libre de la phase socle. Ce qui permettrait de rester centré sur la pneumologie durant cette 1re année », suggère la Pr Bergeron-Lafaurie.
Entretien avec la Pr Anne Bergeron-Lafaurie, service de pneumologie, hôpital Saint-Louis (Paris), coordinatrice du DES de pneumologie d’Île-de-France
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