Terminée la voie royale de la première année commune aux études de santé (PACES) pour entrer en médecine ! Dès 2020, plusieurs entrées seront possibles, révèle le Pr Jean-Paul Saint-André, ex-doyen d'Angers en charge du rapport sur la réforme du premier cycle rendu ce mardi aux ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur.
Le document, d'une vingtaine de pages, synthétise la concertation démarrée en octobre entre les conférences des doyens de santé et les représentants étudiants à la suite de l'annonce par le président de la République de la suppression du numerus clausus et de la PACES.
Toutes les propositions du rapport seront examinées par les ministres qui « annonceront les axes de la réforme » et les « modalités de poursuite de la concertation dans le courant du mois de janvier 2019 », ont précisé conjointement leurs équipes.
Deux grandes voies, largement inspirées des expérimentations d'alternatives à la PACES (PluriPASS et AlterPACES) mèneront à l'une des filières contingentées en santé : médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie (MMOP). Les élèves de terminale pourront s'inscrire via Parcoursup à un portail santé (une première année universitaire générale en santé) ou à une première année de licence classique (appelée portail de licence) avec une éventuelle mineure santé.
Afin de privilégier des profils plus polyvalents, 60 % des places maximum seront attribuées à l'issue de la première année du portail santé et 40 % seront dédiées au portail de licence. Le Jean-Paul Saint-André salue une « étape importante » en termes de « diversification des étudiants et de rénovation pédagogique ». « Il reste encore du travail, notamment sur le décret et l'adaptation des universités » dans un calendrier très serré.
Portail santé, sélection dès la fin de la première année
L'admission est ouverte à tous. L'étudiant suivra des enseignements spécifiques aux quatre disciplines MMOP ainsi que des cours préparant à la poursuite d'études dans d'autres formations de premier cycle de l'université. Un contrat pédagogique sera scellé entre l'étudiant et la faculté afin de préciser la ou les filières MMOP auxquelles il souhaite candidater et la ou les autres formations de premier cycle dans lesquelles il souhaite poursuivre son cursus en cas d'échec.
Conformément aux souhaits du président de la République, le concours disparaît et ne départagera plus les candidats. La sélection s'opérera en fin de première année. La candidature sera conditionnée à la validation en un an de 60 ECTS ainsi qu'à d'autres critères d'admissibilité, comme une note générale supérieure à un seuil et/ou une note minimale à un module. Des épreuves d'admission seront organisées. Chaque université ayant une filière MMOP définit les critères d'admissibilité et les épreuves d'admission (épreuves écrites et/ou orales).
Pour éviter de voir les étudiants perdent une année en cas de non-admissibilité, ils peuvent poursuivre une deuxième année de licence à l'université (selon le contrat pédagogique) et peuvent retenter leur chance après l'obtention de cette année ou de la troisième année de licence.
En cas de non-validation de la première année, l'étudiant ne sera pas autorisé à redoubler et sera réorienté vers un autre cursus.
Portail de licence, une entrée sélective après une licence 1, 2 ou 3
Seconde option : l'étudiant s'inscrit à une première année de licence de son choix (type écogestion ou mathématiques, physique, chimie, informatique) et suivra des unités d'enseignements spécifiques à la santé. C'est le principe de « mineure ». Pour des questions de visibilité, les universités devront indiquer quelle licence peut mener aux filières MMOP. « Avec les expérimentations d'alternatives à la PACES, nous avons vu que les étudiants rejoignant les études de pharmacie avaient effectués souvent une licence de physique-chimie, pour la médecine l'éventail est plus large », précise le Pr Saint-André au « Quotidien».
L'étudiant candidatera aux filières MMOP sous conditions : validation en un an de 60 ECTS, validation d'unités d'enseignements en santé, critères supplémentaires comme une note supérieure à 12 de moyenne et/ou un examen du dossier, etc.
L'admission est également organisée par les universités (épreuves écrites et/ou orales).
S'il est admis, l'aspirant entre directement dans l'une des filières MMOP. Dans le cas contraire, il poursuit sa licence et peut retenter sa chance une seconde fois après l'obtention de sa deuxième année ou troisième. Ce mode d'entrée est conseillé aux « étudiants souhaitant débuter leurs études dans une université sans composante santé ou hésitant entre une filière MMOP et un projet d'études dans une autre filière – par exemple, pharmacien ou ingénieur ; sage-femme ou psychologue, médecin ou juriste ; dentiste ou informaticien », note le Pr Saint-André.
Les passerelles restent maintenues pour les étudiants ayant validé un master ou un diplôme équivalent. Ils sont retenus après évaluation de leur dossier. Le jury décide leur niveau d'entrée dans les études de santé.
Fourchette modulable d'étudiants
Pour réguler les flux de formation, les acteurs souhaitent que les universités et les agences régionales de santé contractualisent et définissent ensemble une « fourchette » d'étudiants admissibles, en fonction des capacités de formation et des besoins des territoires en professionnels de santé. « Cette fourchette pourrait être modulée de 10 % afin d'apporter de la souplesse, ce qui peut être intéressant dans le cadre des épreuves d'admission », par rapport au numerus clausus fixe et immuable, explique le Pr Saint-André.
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