Six millions d'euros vont être débloqués « spécifiquement » pour mener à bien les réformes des études de santé et notamment celle de la première année commune aux études de santé (PACES), a annoncé ce vendredi 20 septembre Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, lors de sa présentation annuelle des chiffres de la rentrée universitaire.
.La réussite des étudiants est notre objectif cardinal : entre 2017 et 2020, ce sont 142,5M€ de + qui auront été consacrés à la réussite étudiante. Dans le champ des formations en santé également, cette action se poursuivra avec des financements à hauteur de 6M€ l’an prochain.
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) September 20, 2019
À la rentrée 2020, plusieurs changements de taille vont s'opérer. La PACES et le numerus clausus disparaissent. À la place, pour rejoindre des études de médecine (ou maïeutique, odontologie, pharmacie), les étudiants auront le choix entre deux grandes voies : après une première année santé baptisée Portail santé ; ou au niveau d'une licence classique intégrant une mineure santé.
« Cette réforme était indispensable : depuis trop longtemps, nous nous désolions de voir chaque année plus de sept étudiants sur dix inscrits en PACES échouer sur le mur du numerus clausus ; depuis trop longtemps, nous regrettions le caractère univoque des études de médecine, qui ne valorisaient que des compétences scolaires », rappelle Frédérique Vidal.
Ces nouveaux modes d'entrées dans les études de santé appellent les facultés à se réorganiser. L'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) et la conférence des doyens de médecine s'inquiétaient de devoir gérer de nouveaux flux d'étudiants et de nouvelles matières à moyens constants. Les six millions d'euros annoncés sont un soulagement. « C'est une très bonne nouvelle, réagit auprès du « Quotidien » le Pr Jean Sibilia, président de la conférence des doyens de médecine. Cet argent financera les contenus numériques des nouveaux parcours, du matériel pour l'enseignement et des centres de simulations. »
Maxime Tournier, en charge de l'Enseignement supérieur à l'ANEMF, salue également ce coup de pouce. « C'est rassurant qu'un minimum soit fait, c'est difficile de dire si cela sera suffisant », commente-t-il. Il espère voir ce financement utiliser pour la construction de cours dématérialisés en mineure santé ou pour mobiliser le jury lors des épreuves de sélection.
Des renforts de personnels
La ministre de l'Enseignement supérieur a aussi promis 50 millions d'euros à l'ensemble des universités françaises pour « financer des projets d'innovation et pédagogiques, développer les parcours, ouvrir de nouvelles places en premier cycle et lorsque c'est nécessaire d'accompagner la politique de maîtrise de la masse salariale de certains établissements ».
Une annonce qui tombe à pic pour les études de santé. La conférence des doyens estime que des embauches de personnels seront nécessaires pour les UFR de santé. « Aujourd'hui, nous disposons d'une personne responsable de la PACES, il en faudrait deux ou trois supplémentaires pour gérer les étudiants du Portail santé, ceux provenant des licences mineures santé et ceux souhaitant se réorienter », précise le Pr Sibilia. Même constat pour les enseignements.
Si le nombre d'étudiants inscrits en PACES pour l'année 2019-2020 n'a pas été dévoilé, l'engouement était palpable lors de la procédure Parcoursup. Mi-avril, une note du ministère de l’Enseignement supérieur révélait que le nombre de vœux pour intégrer la PACES avait bondi de 7 % en 2019 (soit 187 000 vœux supplémentaires par rapport à 2018). L'année dernière, 59 257 étudiants étaient inscrits la PACES pour 2018-2019.
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