Après la mise en place compliquée de la réforme de l’accès aux études de santé, Frédérique Vidal a tiré de son côté un bilan positif de cette année « crash test », lors de sa conférence de presse de rentrée. Et ce malgré un exercice marqué par les recours des collectifs de parents et d’étudiants pour réclamer davantage de places en deuxième année de médecine.
La ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche concède que « la mise en œuvre de ces nouvelles formations en pleine crise sanitaire n’a pas été simple » mais juge que « les résultats sont déjà au rendez-vous ». Elle en veut pour preuve une augmentation « historique » de 17,8 % d’étudiants de plus que l’an dernier dans les filières de médecine, pharmacie, odontologie et maïeutique. Soit 2 633 jeunes supplémentaires qui poursuivent des études de santé par rapport à la rentrée 2020. En médecine particulièrement, elle se réjouit de la hausse de « 19,4 % des étudiants » ayant intégré une deuxième année.
Droit au recours
Alors que la réforme de la PACES promet de diversifier les profils d’étudiants recrutés dans les filières médicales – en créant deux parcours distincts PASS et L.AS – Frédérique Vidal estime le pari tenu. « Parmi les admis, plus de 30 % des étudiants sont issus d’un parcours L.AS (licences) et certains d’entre eux proviennent de villes dépourvues d’UFR santé comme Vannes ou Orléans », souligne-t-elle, même si elle note que certaines universités ont plus joué le jeu que d’autres.
La ministre se veut rassurante quant au sort des étudiants recalés dans la filière médecine à l’issue des épreuves (mais ayant validé leur année). « Tous les étudiants ayant validé leur première année avec 60 ECTS en PASS ou en L.AS ont aujourd’hui une place en deuxième année de L.AS, insiste-t-elle. Ils poursuivent leur progression en licence et pourront tenter de nouveau la filière santé en L.AS2 ou L.AS3. » C'est la deuxième chance autorisée par la réforme.
Si Frédérique Vidal ne remet pas en cause les capacités d’accueil en deuxième année – pourtant critiquées par les collectifs PASS/L.AS – elle annonce tout de même que cette rentrée permettra « de procéder à des ajustements ». À partir de cette année, le droit au recours sera généralisé. Une commission réexaminera le dossier des étudiants recalés qui le souhaitent « dans le même esprit que le droit à la demande de triplement en PACES, pour des conditions particulières », ajoute la ministre.
« Mettre fin au désastre »
Il n'empêche. Quelques jours après la rentrée, les litiges liés à la première promo de PASS ne sont pas réglés. Une pétition a été lancée pour réintégrer certains étudiants, exclus du classement à l’issue des épreuves orales, comme ce fut le cas à Paris pour une cinquantaine d’élèves très bien classés. « Nous demandons au gouvernement de s'emparer du problème des étudiants broyés par la réforme, en créant par ordonnance des places supplémentaires pour les étudiants en première année de médecine, ajournés par les épreuves orales de quelques minutes, alors que leur classement à l’écrit après huit mois de travail leur permettait de bénéficier des places disponibles », résume la pétition en ligne, signée par près de 500 personnes.
À Paris, mais aussi Brest, Reims, Corte ou Strasbourg, ces étudiants dénoncent des « oraux d’abattage », sans équité entre les facs, avec une pondération des oraux pouvant compter pour 10 % de la note finale jusqu’à 70 %. La pétition réclame de « mettre fin au désastre ».
Le deuxième cycle change aussi
La réforme du 2e cycle et de l'accès à l'internat entre elle aussi en vigueur progressivement cette année. Les textes publiés à la fin de l’été programment la fin des Épreuves nationales classantes (ECN) basées sur un bachotage en sixième année, pour « privilégier le raisonnement clinique plutôt que la mémorisation de connaissances », avance Frédérique Vidal, qui se veut là aussi très confiante. « Le projet professionnel de l’étudiant sera désormais mieux pris en compte, assure la ministre. La relation médecin/patient et le travail en équipe seront placés au centre de l’évaluation grâce à la simulation. »
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