Le Premier ministre, Édouard Philippe, s'est attiré les foudres des carabins et de l'ensemble des représentants étudiants (UNEF et FAGE) après la présentation de la stratégie d'attractivité pour les étudiants internationaux qui, paradoxalement, projette d'augmenter fortement les frais d'inscription des étudiants étrangers non ressortissants de l'Union européenne.
Édouard Philippe fait valoir que la France est l’un des pays au monde où les droits d’inscription des étudiants internationaux sont les plus faibles – « c’est presque comme s’ils n’existaient pas », explique-t-il. « Un étudiant étranger très fortuné qui vient en France paye le même montant qu’un étudiant français peu fortuné dont les parents résident, travaillent et payent des impôts en France depuis des années », poursuit-il. Cette augmentation des frais d'inscription resterait en dessous « des 8 000 euros à 13 000 euros de nos voisins néerlandais et des dizaines de milliers de livres en Grande-Bretagne », ajoute-t-il.
Mais selon les calculs de la FAGE, les frais d'inscription en licence passeront de 170 euros à 2 770 euros et en master de 243 euros à 3 770 euros, soit environ 15 fois le montant des frais actuels !
Carton rouge chez les jeunes
L'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) et la fédération internationale des étudiants en médecine (IFMSA) dénoncent « une mesure discriminatoire » qui va exclure les étudiants internationaux aux revenus les plus précaires. « Ce qui est dérangeant, c'est de faire l'amalgame entre argent et excellence. Vouloir n'attirer que les étudiants les plus riches, qui seraient seuls représentants de l'excellence est en totale opposition avec le but affiché du plan étudiant », réagit Clara Bonnavion, présidente de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF).
Le cursus de médecine compte un à dix étudiants étrangers par promotion dans les 37 facultés, selon une fourchette de l'ANEMF. Pour l'association, la mise en place d'une telle mesure est catastrophique. « On risque de diminuer le nombre d'étudiants internationaux et d'augmenter la précarité de ceux qui sont déjà intégrés dans les facs de médecine. Nous sommes attachés à la diversité des profils et des parcours. La fac doit rester ouverte à tous », alerte Clara Bonnavion.
Les démarches pour ces étudiants sont complexes. Selon la FAGE, au-delà de l'illisibilité du système administratif, les étudiants étrangers doivent régler le visa et justifier de 7 380 euros sur leur compte pour entrer en France.
Mobilisation le 1er décembre
Les jeunes appellent à la mobilisation le samedi 1er décembre à 12 heures sur la place du Panthéon. La première organisation étudiante de France demande l'abandon de l'augmentation des frais d'inscription pour ces étudiants étrangers et la suppression des conditions financières nécessaires à l'obtention d'un visa. L'ANEMF soutient la FAGE et encourage les carabins à se mobiliser pour les étudiants internationaux.
Selon Matignon, la France accueille 320 000 étudiants en mobilité. Ce plan vise à faire progresser ce chiffre à 500 000 à l'horizon 2027.
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