La conférence des doyens des facultés de médecine s'inquiète du conflit ouvert qui oppose depuis plusieurs semaines les anesthésistes-réanimateurs et les réanimateurs médicaux dans le cadre de la réforme du 3e cycle, et lance aujourd'hui un appel au calme. Au cœur de cette dispute : la constitution d'un nouveau co-DES d'anesthésie-réanimation (AR)/médecine intensive-réanimation (MIR) et surtout la répartition des postes d'internat fixée pour 2017 au sein des deux filières.
Depuis décembre, les anesthésistes-réanimateurs s'alarment de la ventilation des postes d'internat. Une première proposition prévoyait que 459 postes seraient proposés aux futurs internes d'anesthésie-réanimation tandis que la médecine intensive et de réanimation (MIR), qui était auparavant un diplôme d'études spécialisées complémentaire (DESC), disposerait de 97 postes. Les anesthésistes-réanimateurs craignent d'êtres cantonnés demain au bloc opératoire avec des difficultés d'accès aux formations et aux unités de réanimation.
Conflit fratricide
« La tournure du débat vire aux propos déplacés réciproques et ne permet pas la sérénité nécessaire à la recherche de points d'accord », commente le Pr Jean-Luc Dubois-Randé, président des doyens.
La conférence réaffirme son attachement aux deux spécialités et précise qu'une évaluation des besoins est en cours sous l'égide de la Direction générale de l'offre de soins (DGOS, ministère de la Santé) et de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé. « Qu'il y ait pu avoir des maladresses ou des malentendus quant à la distribution des postes avec des disparités régionales ne peut expliquer une guerre fratricide dont aucune des disciplines ne saurait imaginer un quelconque bénéfice personnel ni un soutien des UFR de santé », avertit le Pr Dubois-Randé.
Lors d'une récente réunion, il a été prévu avec l'ensemble des acteurs que chaque région planche à nouveau sur les capacités de formation et les besoins démographiques afin d'avoir un panorama clair des deux spécialités. À l’issue de cette concertation, la donne pourrait changer. La DGOS et la conférence des doyens rappellent que la répartition des postes est ajustée chaque année à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN).
Néanmoins, les structures syndicales d'anesthésie-réanimation maintiennent la pression. Elles menacent de déposer un préavis de grève si elles n'obtiennent pas « à la date du 24 février des chiffres exposés clairs et cohérents en termes de démographie associée aux capacités de formation ».
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