C'est un soulagement pour plusieurs chefs de clinique de médecine générale. Embourbée dans un imbroglio réglementaire et financier, une dizaine d'entre eux, dépendant des facultés de Strasbourg et de Clermont-Ferrand et ayant une activité de maître de stage (MSU), n'ont jamais perçu d'indemnités pédagogiques. Le ministère de l'Enseignement supérieur en a décidé autrement ce lundi.
Selon le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG), qui a révélé l'affaire, le flou juridique provient du décret d'application du 28 juillet 2008 relatif aux enseignants des universités, titulaires et non titulaires de médecine générale. Le texte a semé le doute sur les modalités de rémunération de la maîtrise de stage en médecine générale, une activité rétribuée par les facultés.
Les chefs de clinique de médecine générale étaient jusque-là privés d'une rétribution de 600 euros par mois (3 600 euros par semestre) pour l'accueil d'un interne équivalent temps plein. Cette somme est normalement partagée au prorata de l'accueil de l'interne si ce dernier est encadré par plusieurs MSU au cours de son stage. Elle est de 300 euros par mois (1 800 euros par semestre) pour l'accueil d'un externe équivalent temps plein, partagée selon la même règle.
Tache d'huile pour les autres facultés
Sollicité début 2017 par le SNEMG, le ministère de l'Enseignement supérieur a enfin rendu un arbitrage favorable ce lundi en faveur des chefs de clinique de médecine générale.
Cette mesure a été saluée par le syndicat des enseignants. « C'est cohérent, c'est de bon sens et courageux », a commenté au « Quotidien » le Dr Anas Taha, président du SNEMG. « En rendant l'arbitrage public, nous voulons faire passer un message aux autres facs, leur montrer que le politique a tranché. On demande maintenant à ce que les facultés fassent marche arrière et règlent les arriérés injustement confisqués aux chefs de clinique concernés », ajoute le Dr Taha.
Les textes réglementaires seront amendés de sorte à ne plus permettre une interprétation « absurde, partisane et vexatoire », ajoute le Dr Taha. La date de parution des modifications n'a pas été fixée.
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