La BD potache d’un carabin

L’étudiant en médecine, esclave des temps modernes ? Védécé le prouve en dessins. Star des réseaux sociaux depuis deux ans, l’auteur anonyme de « Vie de carabin » sévit désormais sur le papier. Avec des bulles simples mais un propos incisif, sa bande dessinée raconte les impensables coulisses des études médicales, du premier au dernier jour. « On n’est pas là pour apprendre, mais pour battre son voisin » ; « ne faire confiance à personne » ; ingurgiter 300 litres de café. Voilà pour les principes de base de la première année.

Après le concours, place au week-end d’intégration pour lequel « la médecine mérite sa réputation » – sur ce point-là seulement. Et croire que le plus dur est passé « parce qu’on passe de l’autre côté » revient à se fourrer le doigt dans l’œil jusqu’à l’olécrane, nous rappelle l’auteur. Vient le temps de préparer l’internat, ce « principe unique au monde ou pour s’inscrire au concours, il faut avoir réussi un concours ».

Sans oublier l’hôpital et toute la beauté des gardes aux urgences, service aux allures de rame de métro : le musicien, « le dégueulasse », le dormeur, « le mec bourré », le fraudeur, les contrôleurs, le mendiant et « la vieille bizarre » s’y égayent pareillement. Et puis les patients plus classiques : celui avec une épine fichée dans le pied qui craint le scorbut (il l’a lu sur Internet) ; celui qui s’est fait piquer par des orties ; celui qui, se portant comme un charme, ne quittera pas l’hôpital autrement qu’en ambulance ; celle qui vient pour des saignements vaginaux 28 jours après ses dernières règles.

« Une salle d’attente, c’est comme une pastèque : on y trouve plein de pépins ». Hilarant.

« Vie de carabin – chroniques d’un étudiant en médecine », par Védécé, coll. Référentiels, S-Editions, 96 pages, 14 euros.