AMPHITHÉÂTRE Pauling, à Lille. Quelque 120 étudiants de 5e et 6e années de médecine ont répondu à l’invitation de l’association des internes de médecine générale (AIMGL). L’association a réuni une interne, un remplaçant, une généraliste et un enseignant pour informer les externes sur la médecine générale. « Les généralistes ont à répondre à des demandes très variables tout au long de la journée, commente Agnès Peltier, de l’AIMGL, qui énumère plusieurs motifs de consultations pour un bébé de huit mois ou une femme de 59 ans à qui on a découvert une tumeur sur un Hémoccult. Hélène Lecouffe-Duthoit, interne en 5e semestre à Lille, raconte son histoire personnelle. Fille de généraliste, elle raconte les dimanches écourtés par les coups de fil et les visites de patients au domicile familial. Elle décrit la rencontre avec Martin Winkler venu présenter son ouvrage, « La maladie de Sachs », qui relate la vie d’un médecin généraliste proche de ses patients. Hélène était encore en première année. « Ce médecin et ce livre m’ont beaucoup touchée », confie-t-elle. Et puis la jeune femme a eu confirmation de sa vocation après deux jours en stage chez un généraliste. « J’ai entendu beaucoup de conneries pendant mon cursus : "Ne choisis pas médecine générale, c’est du gâchis." Cela m’a motivée. J’ai travaillé les épreuves classantes nationales (ECN) dans l’optique d’être un bon médecin généraliste. Je me suis classée 1 723e de ma promotion, je pouvais choisir plusieurs autres spécialités mais j’ai gardé la médecine générale. Je ne le regrette pas. » Les étudiants écoutent, attentifs. Le Dr Frédérique Boutoille, installée depuis 14 ans en cabinet de groupe à Wimereux, dans le Pas-de-Calais, explique comment elle réussit à concilier vie professionnelle et familiale. Elle a organisé son agenda pour garder un confort de travail. « Nous ne travaillons que sur rendez-vous de 8 heures à 19 heures. Je dépose mon petit de 7 ans à l’école le matin, je le récupère l’après-midi et je reste avec lui une heure avant de reprendre mes consultations. »
Des questions avant les ECN.
Au tour de Dr Jean-Baptiste Leclercq d’évoquer son statut de médecin remplaçant, ses « bourdes » au début quand il a oublié d’assurer son véhicule professionnel, les formalités administratives à remplir, sa liberté de travail. « La semaine dernière, j’ai remplacé deux médecins et travaillé 60 heures. Cette semaine, j’ai planché sur ma thèse. »
On peut être généraliste et enseignant comme le Dr Sébastien Leruste. Le généraliste, qui exerce en cabinet de groupe, accueille trois internes et dégage chaque semaine une journée pour son enseignement. Il a pour projet de créer un pôle de santé universitaire au sein du cabinet.
Au terme de la présentation, les étudiants, intrigués, posent beaucoup de questions aux invités. « Est-il possible de conjuguer une pratique libérale et dans un hôpital périphérique ? », demande l’un. « Quelle reconnaissance a-t-on si l’on suit un DU ? », interroge un autre. Les carabins s’interrogent sur les « aides pour créer sa maison de santé », la durée moyenne d’une consultation ou les tracasseries administratives de la Sécu. A toutes les questions, les professionnels essaient de répondre au plus près de leur pratique quotidienne.
À la sortie de la salle, Marie et Eloïse, étudiante en DCEM4, sont satisfaites. « Nous passons les ECN en fin d’année et nous nous interrogeons sur le choix de notre spécialité, explique Marie. Nous nous informons car nous ne savons rien de la médecine générale. » « Nos questions pouvaient paraître bêtes, ajoute Eloïse,mais nous n’avons pas de stage de médecine générale pendant l’externat. C’est vraiment dommage. »
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