LE QUOTIDIEN : De plus en plus de voix dénoncent les limites du numerus clausus. Faut-il le supprimer ?
SÉBASTIEN FOUCHER : Nous sommes d’accord sur le constat ; le numerus clausus est inefficace, inéquitable et cruel. Il faut mettre sa suppression sur la table et envisager sa réforme. Le problème du numerus clausus est qu’on lui demande de réguler les flux à l’entrée en médecine, en adéquation avec les capacités de formation des facultés, et aussi de réguler la démographie médicale. Ce sont deux missions incompatibles.
Plusieurs centaines d’étudiants français se forment actuellement en médecine à l’étranger. Cela ne pousse-t-il pas à changer rapidement le mode de sélection ?
Oui, ça joue. Des étudiants de 18-20 ans sont prêts à payer plusieurs milliers d’euros pour faire médecine en Roumanie ou ailleurs, puis à revenir exercer en France. Cela veut dire qu’on a un problème avec la première année commune aux études de santé (PACES). Ce n’est pas normal.
Le système est malade et il faut le soigner. La mission de l’État est de garantir que quiconque veut devenir médecin en France doit avoir une chance d’y arriver dans des conditions humainement acceptables. Or, aujourd’hui, des jeunes qui sortent tout juste du lycée et qui arrivent en PACES sont confrontés à un système qui élimine 80 % d’entre eux et les redirige très mal vers d’autres filières.
Comment encadrer l’entrée dans les études de médecine ?
Il ne faudrait pas que le nouvel outil soit uniquement un instrument de régulation de la démographie médicale. Nous tenons à préserver la professionnalisation précoce des études de médecine. Nous voulons également que les capacités de formation et de stages des facultés soient respectées. Cela fait partie de l’identité de la médecine en France.
Le gouvernement veut réformer la PACES et envisage une licence santé avec un cursus commun aux études de santé. Qu’en pensez-vous ?
La ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, a dit que la licence santé ferait partie de la loi de santé. D’autres demandent du temps pour tenir compte des expérimentations menées sur la PACES. Ce projet de licence santé n’est clair pour personne. Nous, étudiants, voulons que ce nouveau cadre permette le développement de l’interprofessionnalité et la création de nouveaux métiers intermédiaires.
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