L’allongement du diplôme d’études spécialisées (DES) de médecine générale est de nouveau au cœur des discussions dans le cadre d’une possible réforme du troisième cycle.
En mars, la mission sur la médecine générale mise en place par Marisol Touraine plaidait pour un allongement de l’internat de la spécialité. « La durée actuelle de 3 ans est insuffisante et apparaît aujourd’hui comme une incongruité par rapport à des formations en 4 ans pour des DES de spécialités au champ plus resserré, affirme le Pr Pierre-Louis Druais, président du collège de médecine générale. Une durée de 4 ans est nécessaire pour permettre une professionnalisation. [...] C’est de surcroît une nécessité identitaire conférant à la discipline une reconnaissance égale à celle des autres. »
Phase d’autonomie
Le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) vient de revenir à la charge en affirmant que cet allongement était « indispensable » pour la filière universitaire de la discipline et pour parfaire la formation des généralistes de demain. « Cette 4e année réalisée en ambulatoire permettrait de mettre en autonomie les internes et de mieux leur faire appréhender la gestion d’un cabinet et de l’entreprise libérale, explique le Dr Matthieu Calafiore, président du SNEMG. Cela leur permettrait d’être plus armés en vue d’une installation. »
Premiers concernés, les futurs généralistes sont divisés. Selon une enquête réalisée par l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG), qui avait recueilli 1 508 réponses fin 2013, plus de la moitié des internes (55 %) sont opposés à la mise en place d’une année supplémentaire dans le DES de médecine générale (44 % favorables et 1 % sans opinion). Beaucoup redoutent que cette année supplémentaire soit consacrée à des stages à l’hôpital ou à des remplacements déguisés.
De son côté, l’Intersyndicat national des internes (ISNI) est favorable à un DES de 4 ans mais « pas avec une maquette figée qui ne laisse aucune souplesse », précise sa présidente Mélanie Marquet. « Pour l’instant, il n’y a pas de réforme du 3e cycle en vue, juste un projet de réforme », précise l’interne en médecine générale à Montpellier. Allonger le DES de 3 à 4 ans aurait un impact financier que Bercy ne verrait pas forcément d’un bon œil, ajoute-t-elle.
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