Pour améliorer la prise en charge des pathologies psychiatriques, Agnès Buzyn souhaite que chaque médecin généraliste fasse un stage obligatoire dans cette spécialité au cours de sa formation.
« Nous renforcerons la formation des médecins généralistes, sur les maladies mentales. Ils sont en première ligne dans le dépistage des pathologies, et doivent incarner les chevilles ouvrières du parcours du patient », a annoncé fin janvier la ministre de la Santé au congrès de l'Encéphale.
Le format pourrait varier d'une durée de « trois ou six mois », a-t-elle indiqué dans la foulée dans un entretien au « Monde ».
Si les modalités restent à définir tout comme le calendrier, l'idée séduit les jeunes sur le fond.
L'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) estime le concept « innovant ».
« C'est plutôt une bonne idée », renchérit Marion Bouty, porte-parole des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). L'amélioration de l'orientation du patient est vue d'un bon œil. « Pour les jeunes en difficultés, il existe de nombreuses structures comme les centres médicopsychologiques ou les associations spécialisées sur l'addictologie. Un meilleur éclairage sur leur fonctionnement nous permettrait de mieux orienter les patients », reprend-elle.
Jean-Baptiste Bonnet, président de l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI) se joint à sa parole. « C'est du neuf et ça peut être une bonne idée. Une part des consultations de médecine générale relève de la santé mentale », précise-t-il. L'ISNI vient d'ailleurs d'envoyer un sondage à 2 000 internes généralistes adhérents pour recueillir leur avis sur la question. « Le stage doit-il être dans la maquette ? En libéral ou en hospitalier ? Rien n'est figé. Il faut savoir si les internes estiment que c'est pertinent », détaille-t-il.
Un internat en quatre ans ?
L'intégration de ce nouveau stage dans la nouvelle maquette des internes en médecine générale repose surtout la question de l'allongement d'une quatrième année de formation des futurs praticiens souvent débattue lors la refonte du 3e cycle des études médicales.
Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) ne l'imagine pas autrement. « Il faudrait réduire d'une année le tronc commun lors de l'externat et l'allonger d'une année dans le DES [diplôme d'études spécialisées NDLR] », commente le Dr Sayaka Oguchi. Le syndicat plaide pour des stages au sein de CMP ou dans un cabinet libéral « au plus proche du terrain ». « Nous gérons les pathologies psychiatriques mais on se forme sur le tas, poursuit le Dr Oguchi. Nous avons eu des cours de psychiatrie au cours de notre cursus, mais entre ce qu'on lit et ce qu'on doit faire sur le terrain, il y a une différence. »
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