C'était un secret de Polichinelle. Le gouvernement a confirmé la suppression du numerus clausus dès la rentrée universitaire 2020.
Verrouillant l'accès aux études médicales depuis 1971 (mais en réalité contourné avec la reconnaissance mutuelle des diplômes européens), le numerus clausus laisse plus de 45 000 étudiants sur le carreau chaque année, souvent sans réorientation. Le gâchis humain est unanimement dénoncé par les jeunes, les doyens et les experts. Quant au mode de sélection, « les critères actuels d’admission, trop théoriques et scolaires, ne sont pas pertinents pour l’exercice ultérieur du métier de soignant », assène le ministère. Trop de maths et de physique, pas assez de sciences humaines et sociales.
La fin du numerus clausus s'accompagne de la suppression de la PACES (première année commune aux études de santé) dès 2020 et d'une refonte du premier cycle (2e et 3e année). L'objectif est de mieux réorienter les jeunes, d'encourager les passerelles et de diversifier les profils.
Le numerus apertus candidat au remplacement
Le système de remplacement sera défini dans une loi (2019). Des pistes sont évoquées comme la sélection des carabins par les facultés, après des partiels en fin de première année, deuxième année, voire troisième année d'études. L'abandon du numerus clausus ne signifie pas l'ouverture des vannes. « Pas question de passer du jour au lendemain d'un système très sélectif à plus de sélection du tout », précise l'Élysée. Le numerus apertus (plancher) s'invite comme un candidat au remplacement. Dans ce schéma, les facultés sélectionneraient le nombre de carabins en fonction des besoins du territoire et des capacités d'accueil. « Il faut plus de médecins pour soigner mais aussi faire de la recherche, aller dans les industries des biotechnologies, le financement des formations suivra », assure-t-on à l'Élysée.
La boucle de la réforme des études est bouclée. Début juillet, l'exécutif avait déjà confirmé le remodelage du second cycle (4e à la 6e année), afin de le rendre plus professionnalisant, et surtout la fin des épreuves classantes nationales (ECN) pour 2021/2022.
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