LA FACULTÉ de médecine de Paris VI fait figure d’université modèle. Sous l’égide du doyen, Serge Uzan, plusieurs professeurs et étudiants se sont succédé vendredi dernier pour présenter à Valérie Pécresse les avancées dans la mise en œuvre de la réforme de la première année commune des études de santé (PACES). Les changements ne sont pas encore visibles, trois mois après la rentrée. Comme dans la plupart des facultés de médecine, l’intégration des étudiants en pharmacie n’a pas gonflé les effectifs. Les matières sont devenues des Unités d’Enseignement (UE) comme dans le système LMD et le concours à la fin du premier semestre devrait être avancé au 15 décembre.
Les vraies évolutions sont attendues à partir de la rentrée prochaine. Un mot-clef : la réorientation. « Il n’est pas admissible que 80 % des élèves de première année de médecine vivent leur redoublement comme un échec, alors qu’ils sont très bons ! », s’est exclamée Valérie Pécresse. En tout, c’est 1 400 étudiants sur 2 700 par an qui changent de voie à la fin de la PACES à Paris VI.
L’UPMC souhaite accélérer le processus. Des commissions commencent à se constituer afin de réorienter, dès l’an prochain, les étudiants à la fin du premier semestre pour qu’ils effectuent leur deuxième semestre dans une autre discipline universitaire.
Au-delà de la stricte application de la réforme, le doyen Serge Uzan souhaite aller plus loin, en instituant à la fin de 2011 une licence générale de Santé-Science. Objectif : intégrer les masters de l’Université, y compris en Sciences sociales. Une réflexion est également en cours pour accepter en PACES des élèves issus d’un baccalauréat technologique ou professionnel. La faculté déposera enfin une initiative d’excellence pour consolider les passerelles entre médecine et le reste de l’Université d’ici à 2013. Autant de projets accueillis avec enthousiasme par la ministre.
Mais les étudiants, eux, sont beaucoup plus sceptiques. « En théorie, les projets sont excellents, explique Julien Gotchac, étudiant en troisième année président de l’association du tutorat. Mais il n’y a pas d’harmonie entre l’UPCM et les universités, il faut un cadrage plus solide de la réorientation. » En effet, l’accueil des anciens étudiants de médecine sera à la discrétion des universités, un problème lorsque les places sont chères et que les notes des concours de la PACES sont basses. Julien Gotchac souligne également l’importance de développer les passerelles avec les universités de sciences humaines, car beaucoup d’étudiants se dirigent vers des études de droit.
« Ces questions sont excellentes », a commenté Valérie Pécresse. Pour y répondre, la ministre entend promouvoir plusieurs instruments, comme les pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES), la « LMDéisation » des études de médecine, ou les doubles diplômes.
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre