Nous attendons avec impatience le projet de réforme des études médicales et des hôpitaux car la sélection par la PACES est une folie.
Elle sélectionne des profils très similaires avec une prédominance des profils scientifiques et mathématiques (baccalauréat scientifique avec mention, avec 15 % de reçus) et un taux important d'étudiants issus de classes sociales élevées qui peuvent se payer le luxe de préparations onéreuses.
Multiplier les voies d’accès aux études de médecine permettrait d’atténuer ce type de sélection et de diversifier les profils des étudiants, mais là n'est pourtant pas le vrai problème.
Augmenter le numerus clausus serait également une erreur car cela n'aurait d'effet que dans dix à douze ans. À cette date les infirmiers de l'avant (stade maîtrise) et l'IPA (Infirmier de Pratique Avancé) feront leur plein effet !
Former mieux et plus de médecins généralistes
Ce qu'il faut, c'est former mieux et plus précocement les médecins généralistes. Les premiers stages hospitaliers devraient être orientés vers la clinique pour les préparer aux stages de ville.
Pour les stages en ambulatoires, il n'est pas nécessaire d’augmenter le nombre de Maître de Stage Universitaire (MSU) qui peuvent accueillir des étudiants, car ce statut est trop contraignant pour être attractif. Il faut au contraire demander aux médecins des maisons médicales de les accueillir sur volontariat. Pour pouvoir compenser la perte de temps de travail, compte tenu des obligations d’encadrement, il faudrait que ces étudiants aient déjà fait un stage hospitalier où ils auraient appris l'interrogatoire et l'examen clinique. Le statut « d'assistants médicaux » permettrait de leur déléguer certaines tâches.
Faciliter les conditions d’accueil des étudiants dans les stages hors CHU est donc fondamental. L’étudiant stagiaire découvrirait ainsi les différents modes d'exercice existant sur le territoire.
Moins de semestres et plus de stages cliniques
La réforme du deuxième cycle est donc le corollaire de la réforme de la PACES et permettrait de raccourcir l'Internat de médecine générale, C'était le cas lorsque l'Externat par concours donnait prioritairement accès aux stages de qualité et formait de très bons médecins généralistes en 8 ans.
La réforme du troisième cycle qui sépare l’internat en trois phases est inadaptée pour la médecine générale. La plupart à son issue ne s'installent pas ou choisissent le salariat ou une autre spécialité dans le post internat pour avoir accès au secteur 2.
Pour conclure sur cette réforme, on peut dire qu'elle sera « à côté de la plaque » si on ne revoit pas dans le même temps le cursus de la médecine générale avec densification de la formation clinique des stages avec un internat de deux ans.
Cela permettrait en moins de quatre ans de régler la désertification. Le réaménagement des territoires devrait accompagner cette réforme.
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