Editorial

Rideau ?

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Publié le 10/09/2018
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Joli coup de pub pour un lancement. À moins que les pouvoirs publics n’aient profité de la sortie imminente de « Première année », le dernier film de Thomas Lilti sur la PACES, pour annoncer opportunément le début de la fin du numerus clausus… À ce stade, ce ne sont encore que des pistes. Mais le dispositif actuel, en vigueur depuis 1971, est visiblement condamné à plus ou moins brève échéance. Trop d’échecs, trop de gâchis, trop de temps perdu… Depuis longtemps déjà, des voix s’élèvent pour faire le procès d’un dispositif couperet, accusé de surcroît de favoriser la sélection par le bachotage et d’être contourné par les plus malins, capables de financer des études à l’étranger. Pour changer la donne, on évoque une décentralisation de la sélection fac par fac ou un report de l’écrémage en fin de troisième année… Il s’agit d’hypothèses. Le détail devant être annoncé bientôt, le 18 septembre à l’occasion de la présentation de la grande réforme de la santé. Et, en l’attente de précisions, on peut bien sûr s’inquiéter des conséquences qu’une ouverture trop large des amphis pourrait avoir sur le niveau des professionnels de santé de demain. Ailleurs en Europe, il existe certes des modèles plus souples que le nôtre, mais en matière de formation des blouses blanches, ce ne sont pas forcément les exemples à suivre… Le concours actuel est sûrement à revoir – ne serait-ce que parce que le métier évolue — mais en gardant à l’esprit que, d’une manière ou d’une autre, la sélection des futurs médecins reste indissociable de la qualité des soins. À terme, une réflexion sur l’harmonisation des règles du jeu dans l’Union s’imposerait aussi. Et la question d’un éventuel tri après le bac ne manquera pas aussi de se poser. Même si elle est encore tabou.


Source : Le Quotidien du médecin: 9684