La réforme du DES diplôme d’études spécialisées (DES) de cardiologie est-elle reportée aux calendes grecques ? Il est pour l’instant impossible de répondre avec certitude à cette question qui intéresse bien sûr au plus haut point les enseignants et les internes de cardiologie. « La réforme n’est pas abandonnée mais le ministère a jugé nécessaire de faire une pause, sans qu’on puisse savoir quand ce projet pourra aboutir. Une chose est sûre en tout cas : la réforme ne devrait pas intervenir, comme prévu, en novembre 2016 », indique le Pr Didier Carrié, coordonnateur du DES de cardiologie.
Cette réforme avait deux objectifs principaux : mieux former les internes qui se destinent à une hyperspécialité mais aussi former davantage de cardiologues généralistes qui commencent aujourd’hui à manquer dans les hôpitaux généraux et les cabinets de ville. « Aujourd’hui, le DES de cardiologie est de 4 années, réparties sur 8 semestres. C’est un peu court pour bien former les internes qui s’orientent vers la cardiologie interventionnelle, la rythmologie ou la cardiopédiatrie. Pour eux, la réforme prévoyait d’ajouter une année supplémentaire, soit un DES de cinq ans au total », précise le Pr Carrié.
Il était aussi prévu de modifier la première année en instaurant un socle commun, regroupant les internes se destinant à la cardiologie et à la médecine vasculaire. « L’idée était qu’à la fin de cette première année, chaque interne choisisse sa voie. Ensuite, dans la maquette de cardiologie, la deuxième et troisième année auraient été consacrées à l’apprentissage du métier de cardiologue : en salle, en soins intensifs, dans les hôpitaux généraux… À la fin de cette troisième année, chaque interne aurait eu un choix à faire : soit continuer encore deux ans pour faire une surspécialité, soit ne faire qu’une année supplémentaire pour devenir cardiologue généraliste ou se spécialiser dans l’imagerie cardiaque ».
Réticences des internes
«Le syndicat national des internes a fait valoir qu’il serait difficile d’obtenir la thèse de doctorat en médecine dès la fin de la 3e année. Il a aussi estimé que cette réforme risquait d’instaurer une cardiologie à deux vitesses en faisant une sélection entre les internes hyperspécialistes (cardiologue interventionnel, rythmologue, cardiopédiatre) et les internes plus généralistes », indique le Pr Carrié.
La réforme visait aussi à mieux réguler le nombre de cardiologues hyperspécialistes en empruntant uniquement la filière du DES et en régulant davantage l’offre et la demande. « Aujourd’hui, un certain nombre d’entre eux accède par exemple à la cardiologie interventionnelle soit par un diplôme interuniversitaire (DIU) après avoir eu leur thèse, soit par le biais d’un assistanat partagé ou d’un clinicat. La conséquence est que le nombre de postes disponibles ensuite, n’est pas toujours en adéquation avec le nombre d’hyper-spécialistes formés »
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