Aider les internes au début du troisième cycle à appréhender l'exercice clinique et la pratique de la prescription : tel est l'objectif de ce module mis en œuvre par le groupement d'intérêt public « Université numérique en santé et sport » (GIP UNESS) et financé par l'assurance-maladie. Il comportera à terme des cas cliniques à résoudre, des serious games, jeux de rôle, un forum et un e-tutorat.
« L'enseignement sur le médicament ne suit pas toujours les évolutions du bon usage, a expliqué Muriel Dahan (IGAS), lors d'une présentation du projet. Et il est difficile de suivre en temps réel les évolutions juridiques et scientifiques du médicament ». L'UNESS a été chargée à cet effet de construire un module numérique de formation apportant des réponses pratiques.
La version pilote sera enrichie d'ici à la rentrée. Le module qui n'aura pas de caractère obligatoire sera mis à la disposition des universités à travers une plateforme hébergée sur le site de l'UNESS. Ces dernières pourront compléter la formation avec d'autres cas cliniques. Parmi les thèmes déjà abordés : le diabète déséquilibré, la polymédication, l'iatrogénie ou la conduite à tenir face à une interaction.
Éviter l'écueil de la « gamification extrême »
Le cas sur la polymédication met en scène un patient souffrant d'un aphte résistant aux traitements. L'étudiant se comporte comme son praticien, guidé par un tutoriel complet. Des pièges existent, des fausses pistes aussi. Le praticien doit mener l'enquête, examiner le patient, l'interroger, consulter son dossier médical et pharmaceutique. Il découvrira qu'il lui manquait une information non délivrée par l'officinal (la prise d'un médicament dont un effet indésirable est l'apparition d'aphtes). « Dans ces cas cliniques, nous nous attachons autant à analyser le comportement de l'interne que ses connaissances », précise le Pr Jean Doucet, président du collège national des universitaires de thérapeutique.
Dans un autre cas, l'interne se met à la place de l'endocrinologue d'un patient de 67 ans, diabétique mal équilibré, s'exprimant très mal en français, et adressé par son généraliste après une soudaine perte de poids. L'interne doit analyser les pièces (pas toujours à jour) du dossier médical, procéder aux examens pertinents et tenter de stabiliser le patient. Les représentants des étudiants semblent adhérer à la démarche. Avec toutefois une mise en garde sur l'écueil d'« une gamification extrême » non souhaitable.
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