Une enquête met en lumière la santé dégradée des jeunes médecins

Un tiers des internes dans le monde souffrent de dépression

Publié le 10/12/2015
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La mauvaise santé des internes, un sujet mondial

La mauvaise santé des internes, un sujet mondial
Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Les internes en médecine ne sont pas en grande forme. Et ce mal est international. Un article paru dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) montre l’étendue des dégâts.

Fondée sur l’analyse de 54 études qui ont porté sur 17 560 internes pendant plusieurs décennies, cette étude démontre que près d’un tiers des jeunes médecins en formation souffrent de dépression ou présentent des symptômes associés. Très exactement 29 % des praticiens débutants (soit 4 969) interrogés sont en souffrance, avec une variation allant de 21 à 43 % selon les études analysées pour ces travaux, qui ont été publiées entre janvier 1963 et septembre 2015.

Les chercheurs ont constaté une augmentation légère mais significative du taux de dépression parmi les internes au cours des cinq décennies couvertes par leur recherche. « Cet accroissement de la fréquence de dépression est surprenante (...) surtout après les réformes mises en œuvre au cours des années pour améliorer la santé mentale des médecins en internat », estime l’un des auteurs, le Dr Srijan Sen de l’université du Michigan.

Cette mauvaise santé conduit à une dégradation de la qualité des soins pour les patients traités par ces internes en souffrance et à un accroissement du nombre d’erreurs médicales, relèvent les auteurs. « Dans la mesure où l’apparition de symptômes dépressifs quand on est jeune est liée à des risques accrus de dépression plus tard dans la vie (...) les résultats de cette étude pourraient signaler des problèmes de santé pour ces internes sur le long terme (...) et une moindre qualité des soins prodigués à leurs patients », résument les auteurs.

« La prévalence de symptômes dépressifs et de dépression parmi les internes est un important révélateur de problèmes plus profonds dans le système de formation médicale qui nécessitent un changement », juge le Dr Thomas Schwenk, de la faculté de médecine de l’université du Nevada à Reno, dans une tribune publiée dans le JAMA.

Ch. G. (avec AFP)

Source : Le Quotidien du Médecin: 9457