Le nombre de postes d'internat ouverts par discipline et par CHU pour 2019 est paru ce week-end au Journal Officiel. Au total, ce sont 8 507 postes qui seront proposés aux futurs internes pendant la procédure de choix de spécialité d'internat du 3 au 24 septembre. C’est un peu moins que l’an dernier où 8 617 postes étaient ouverts. La médecine générale reste la spécialité qui offre le plus de places 3 403 au total, même si c'est 44 de moins que l’année dernière. Dans le détail, 3 215 postes sont ouverts dans la spécialité, auxquels s’ajoutent 188 autres, pour les étudiants ayant souscrit un contrat d’engagement de service public (CESP, 179 en 2018).
Limiter le nombre de postes non pourvus
Pour le syndicat des internes en médecine générale, l’Isnar-IMG, cette diminution de nombre de postes dans la spécialité est « une erreur dans le contexte actuel ». Le ministère de la Santé a voulu réduire l’inadéquation entre le nombre de postes ouverts et ceux pourvus (cette année 95 % l’a été en médecine générale), dans l’espoir d’avoir encore un meilleur "taux de remplissage" pour la spécialité. Le chiffre global du nombre de places toutes spécialités confondues diminuant également, la proportion de postes en médecine générale reste de 40 %. « Étant donné le contexte démographique et le nombre de départs à la retraite de médecins généralistes prévus dans les années à venir, plutôt qu’un statu quo, nous aurions préféré que ce pourcentage augmente. Le pari du ministère nous paraît risqué », estime Lucie Garcin, présidente de l’Isnar-IMG.
Mieux coller aux besoins des territoires
D'un point de vue géographique, la répartition 2019 va entraîner d'importants écarts d'effectifs au sein de certains CHU. L’AP-HP, l’AP-HM, le CHU de Montpellier sont ceux qui perdent en valeur absolue le plus de postes, respectivement 17, 12 et 10. D’autres villes qui n’ont généralement pas de mal à faire le plein en médecine générale perdent aussi quelques places : Grenoble (-7), Toulouse (- 7), Lyon (- 5), Bordeaux (- 5) ou Nice (-6) par exemple. Dans le même temps, des UFR qui ont parfois du mal à faire le plein vont voir leurs effectifs augmenter. Le CHU de Tours va offrir 22 places supplémentaires ou ceux de Limoges et d’Amiens, 8 en plus.
Ces changements n'ont pas été effectués au hasard, ils sont le fruit des projections de l’ONDPS (observatoire national de la démographie des professions de santé) qui souhaite mieux répartir les médecins sur le territoire en fonction des besoins. Le nombre de places a donc été augmenté dans les endroits où l’on manque le plus de généralistes. Malgré tout, il faut que les capacités de formation suivent dans ces subdivisions, c’est la raison pour laquelle les écarts ne sont pas aussi importants que l’aurait souhaité au départ l’ONDPS. « Dans la première version que nous avons eue, les évolutions étaient encore plus franches. Mais après avoir fait un tour ville par ville des problématiques, des capacités de formation, certains écarts ont été revus à la baisse. À Tours par exemple où l’augmentation est si importante, la subdivision a normalement les moyens de suivre cette évolution en termes d’encadrement et de terrains de stages », explique Lucie Garcin.
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