45 ans après sa création, le numerus clausus pourrait tirer sa révérence. Édouard Philippe comme Emmanuel Macron avait laissé entendre à plusieurs reprises que le numerus clausus n’avait plus vraiment leur faveur. Le gouvernement devrait très prochainement annoncer sa suppression. L'information révélée par France Info a été confirmée à demi-mot par la ministre de la Santé sur Twitter.
.@VidalFrederique et moi-même travaillons à rendre la formation des futurs médecins plus moderne: coopération, compétences, bien-être. Encore, un peu de patience.... #NumerusClausus
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 5 septembre 2018
Fini donc le concours en fin de première année qui permet actuellement à seulement 15 % des étudiants de passer en deuxième année (8 205 en 2018). Cette annonce a été reçue diversement. Le Dr Olivier Véran, député de la majorité et grand défenseur d’un numerus apertus, s’en est évidemment réjoui. « C’est un outil abscons, inutile et injuste », a-t-il souligné lors d’une interview sur France Info.
Médecins et étudiants sceptiques
Mais si tout le monde semble s’accorder sur la nécessité de réformer la première année de médecine pour mettre fin notamment au « gâchis humain » de la Paces, certains ne semblent pas voir dans la suppression du numerus clausus la solution miracle. « Ouvrir les vannes du nombre de médecins formés n’aura qu’un impact dans dix à douze ans – trop tard ! – et ne résoudra en rien les problèmes actuels d’accès aux soins », souligne ainsi la CSMF. Du côté des principaux intéressés, les étudiants, on se montre également sceptique. « Un assouplissement pourquoi pas, mais il faut être vigilant à rester dans les capacités de formation de chaque faculté », estime Clara Bonnavion, présidente de l’association nationale des étudiants de médecine de France (Anemf). Selon elle, si l’on ouvre complètement les vannes cela ne se fera pas sans effet délétère. « Il y a aussi un risque de dérégulation de la profession médicale et de rentrer dans une compétitivité ou les patients deviendront des clients », ajoute-t-elle.
Une sélection en troisième année ?
Malgré tout, sur le fond, la réforme semble être acquise et souhaitée par tous. « Il faut modifier le contenu et les critères de sélection. Introduire des sciences humaines, managériales, de l’ingénierie à la fois pour intéresser les étudiants mais aussi diversifier les profils », considère Clara Bonnavion. On ne sait pas encore quelle forme prendra la réforme de la première année mais plusieurs scénarios sont sur la table. Une liberté laissée à chaque université de déterminer le nombre d’étudiants qu’elle est en capacité de former, ou le maintien d’une forme de sélection mais à la fin de la troisième année cette fois-ci. Réponse probable d’ici une quinzaine de jours.
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