Alors que les étudiants de première année de médecine viennent de passer leurs examens, la réforme du premier cycle des études médicales continue à faire des vagues. Après la polémique autour du nombre de places disponibles en deuxième année pour les étudiants de l’ancienne formule et ceux de la nouvelle formule, c’est au tour d’un rapport sénatorial de tirer à boulets rouges sur la réforme.
Promise par l'exécutif en 2018 pour mettre un terme au « gâchis » de la première année des études de santé, « la réforme a été trop vite appliquée, insuffisamment préparée et pas assez pilotée », affirme la sénatrice centriste Sonia de la Provôté dans ce rapport, qui dénonce « une mise en œuvre très chaotique ». La crise sanitaire « n'explique pas toutes les difficultés », explique-t-elle.
Un échec sur le fond et sur la forme
Le document dénonce en premier lieu « un manque inacceptable de transparence sur le nombre de places ouvertes » en deuxième année de médecine, dentaire, pharmacie et sage-femme. Des quotas qui devaient être connus fin mars 2020 mais que « toutes les universités n'avaient pas encore rendu public » fin avril 2021, de sorte que « des étudiants pass(ai)ent leurs examens sans connaître leur chance de succès ». La semaine dernière, dans un communiqué, le ministère a finalement fait savoir que le nombre total de places en deuxième année serait de 16 700. Pour la filière médecine, le nombre de places sera de 10 675 places, soit 1 300 places supplémentaires par rapport à l’année dernière. Une augmentation de 14 % avec, environ, un tiers des places pour les Paces redoublants et deux tiers pour ceux des nouvelles filières Pass-Las.
Au-delà de la polémique comptable, le Sénat juge également que l’esprit de la réforme n’a pas été respecté : « absence de choix » des disciplines « mineures », programmes « pas ou peu adaptés » conduisant à une « surcharge de travail », maintien de notes éliminatoires…
Le ministère de l’Enseignement supérieur est pointé du doigt pour « sa réaction tardive » et appelé à « apporter des réponses concrètes » aux étudiants. Le rapport appelle aussi le gouvernement à « rectifier le tir (...) afin d'éviter que les mêmes erreurs ne se reproduisent » à l'avenir, avec « un cadrage plus serré des universités » et un financement de la réforme « à hauteur des besoins ».
avec AFP
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