Cette fois, c’est signé ! En discussion depuis un moment, la nouvelle charte des maîtres de stage universitaires (MSU) a été signée mercredi 1er décembre dans le cadre du 21e Congrès du Collège national des généralistes enseignants (CNGE).
Le CNGE s’était autosaisi de la création d’une première charte en 2012. Mais cette nouvelle version, a été cette fois-ci co-construite avec les étudiants. Mercredi soir, ce sont donc le président du CNGE, le Pr Olivier Saint-Lary, et la présidente du syndicat des internes de médecine générale l’Isnar-IMG, Mathilde Renker, qui ont cosigné ce texte.
La nouvelle charte des MSU ci-construite et validée par les CA du @CNGE_France et de l’@ISNARIMG est signée par @Mathilde_Renker et @PIFOP au @congrescnge #CNGE2021 pic.twitter.com/BKO9lnljfq
— AmandineLeBlanc (@Amandine_LBlanc) December 1, 2021
Parmi les grands principes communs à tous les stages du 3e cycle, la charte précise que le MSU est forcément un médecin conventionné. La charte fixe aussi un certain nombre de conditions quant à l’accueil des étudiants : sur les locaux, l’équipement informatique ou autres. Elle stipule également que les MSU ne doivent pas recevoir de représentants de l’industrie pharmaceutique en présence des étudiants. « C’est un signal fort et une volonté commune des enseignants et des étudiants », souligne le Pr Olivier Saint-Lary. Les MSU doivent aussi établir un tableau de service et comptabiliser tout ce qui est réalisé dans le cadre de la permanence des soins dans le cadre du stage.
Toute une partie de la charte est également consacrée à l’activité de l’interne. « Elle précise que l’activité de l’étudiant en stage doit tenir compte de son niveau de compétences et de ses besoins de formation. Donc nous n’avons pas souhaité définir un cadre trop rigide », explique le Pr Saint-Lary.
Pour le stage de niveau 1, la supervision indirecte ne peut commencer qu’à partir du 3e mois et le nombre d’actes par jour doit être compris entre 5 et 15 et ne peut excéder 500 par semestre, dont 50 visites. Pour les stages ambulatoires en santé de la femme et de l’enfant, le nombre d’actes maximum est fixé à 800 par semestre. Pour les stages en autonomie supervisée, les internes doivent effectuer entre 10 et 20 actes par jour, 1 500 au maximum sur le semestre dont 200 visites (maximum). « Cette régulation du nombre d’actes est très importante si on veut que la rétroaction pédagogique puisse se faire dans de bonnes conditions », précise le président du CNGE.
En effet, un temps quotidien doit être dédié à la revue des dossiers vus en autonomie, et trois temps doivent obligatoirement être dédiés à l’évaluation de l’interne au cours du stage, en début, en fin et en milieu de stage. « Pour que l’interne ne découvre pas en fin de stage qu’en fait les MSU ne sont pas très contents de ce qu’il réalise », indique le Pr Saint-Lary.
Un nombre d'actes maximum pour le MSU
Des limites ont aussi été fixées pour l’activité du MSU. Elle doit donc être située préférentiellement entre 2 500 et 7 500 actes par an, avec une limite supérieure infranchissable à 9 000 actes. « Parce qu’au-delà, nous avons beau tourner ça dans tous les sens, nous ne voyons pas comment un MSU peut consacrer suffisamment de temps à chacun de ses patients et à ce titre être un modèle de rôle identifiant pour l’étudiant », estime le Pr Saint Lary. Il précise malgré tout que sur les bornes fixées, elles pourront être discutées au cas par cas, « dans des situations d’extrême tension démographique par exemple ».
Un chapitre de la charte est également consacré à la formation des MSU. Ils s’engagent à participer régulièrement à des formations à la maîtrise de stage, qui intégreront, et c’était une demande forte des étudiants, les risques psychosociaux, les violences sexistes et sexuelles et le droit des internes. « Pour que l’ensemble des MSU puissent être mis à jour sur ces questions », ajoute-t-il.
« Nous sommes très satisfaits de la signature de cette charte, c’est une grande étape », souligne Mathilde Renker. Les internes espèrent aujourd’hui que celle-ci puisse être à terme inscrite dans le cadre réglementaire pour qu’elle ait un caractère obligatoire. « Dans un premier temps, elle va permettre de transmettre à l’ensemble des maîtres de stage les attendus, les souhaits de l’ensemble des enseignants et des étudiants. Et ensuite nous allons effectivement proposer que cette charte puisse être intégrée dans le cadre du comité de suivi de la R3C (réforme du troisième cycle) », précise le Pr Saint Lary.
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