Fouad Yanouri, interne en médecine générale de 50 ans, qui avait entamé une reconversion en 2007, pourra-t-il un jour soutenir sa thèse et ainsi exercer la médecine ?
Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, saisi en référé par Fouad Yanouri le 17 septembre a en tout cas suspendu le 3 octobre la décision de l’Université de Reims du 27 mars 2025 qui retirait à l’étudiant le droit de soutenir sa thèse de médecine.
Des bâtons dans les roues
Dans sa décision que Le Quotidien a pu consulter, le tribunal considère que le refus de dérogation par l’université est potentiellement « illégal » et porte une « atteinte suffisamment grave et immédiate » à la situation du requérant. La juridiction ordonne donc la suspension de cette décision jusqu’au jugement définitif et réclame, à l’université, le versement de 1 500 euros d’indemnités pour couvrir les frais de justice du requérant.
Un « premier soulagement » pour Fouad Yanouri, ancien professeur de sciences physiques qui ne sonne pour autant pas la fin de la bataille. « Le jugement sur le fond interviendra après une instruction complète, probablement dans un an. C’est à ce moment-là que le tribunal rendra une décision définitive », explique-t-il.
En attendant, l’étudiant diplômé d’un DES de médecine générale en 2021 reste bloqué et toujours dans l’incapacité de soutenir sa thèse. « L’université ne peut pas s’opposer à ma soutenance, mais dans les faits, c’est plus compliqué : le chef de scolarité ne me répond pas. J’ai envoyé un mail au bureau des thèses pour réserver une salle, sans aucun retour. Quant à mon jury, deux membres ne répondent pas et un n’est plus disponible », déplore-t-il.
Tenace, Fouad Yanouri poursuit ses démarches pour reformer un jury. « Heureusement, une pédiatre vient d’accepter d’en faire partie, mais je n’exclus pas d’aller chercher d’autres membres dans d’autres villes », confie-t-il. Il a également fait appel à un huissier afin de délivrer une sommation interpellative au bureau de la scolarité pour débloquer la situation. L’étudiant a également interpellé le ministère par courrier.
Malgré tous ces obstacles Fouad Yanouri garde espoir : celui de pouvoir tourner la page et prêter enfin le serment d’Hippocrate, saint graal pour pouvoir exercer…
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