L’étau se resserre sur la réforme de la quatrième année (dite 4A), qui doit allonger d’un an l’internat de médecine générale. À l’issue de son assemblée générale extraordinaire du 6 janvier, l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) appelle l’ensemble des internes en médecine de France et d’outre-mer à la grève le 29 janvier 2025.
Rejoignant l’Isnar-IMG, qui a lancé ce même mot d’ordre dès la fin décembre, l’Isni réclame donc elle aussi le report de la mise en place de la quatrième année du DES de médecine générale, prévue en novembre 2026. « Cette réforme, qui devait répondre à des enjeux de formation pour l’accès aux soins et la lutte contre la désertification médicale, est aujourd’hui inapplicable dans son état actuel », résume l’Isni.
Premier grief invoqué : le manque de cadre réglementaire et de visibilité, faute de décrets d’application, toujours en attente de parution. « Les internes et les maîtres de stage universitaires sont dans l’incertitude totale concernant leurs missions, leurs conditions de travail, la responsabilité et les financements alloués », tance l’Isni.
« Manque criant » de MSU
À ce flou s’ajoute le « manque criant » de maîtres de stage universitaires (MSU) susceptibles d’encadrer les futurs docteurs juniors de médecine générale en cabinet de ville, dans les centres de santé ou dans d’autres structures de proximité. Or, sans MSU, les stages « seront détournés vers l’hôpital », alerte le syndicat.
Les locaux habilités pour accueillir les jeunes en ambulatoire ? Même critique, ils sont « largement insuffisants », que ce soit en cabinet libéral ou centre de santé. Pour l’Isni, « cette carence logistique freine la mise en place de conditions de formation optimales ».
En l’état, donc, la réforme de la « 4A », née dans la douleur, « ne garantit pas l’installation des internes dans les territoires qui en ont le plus besoin », jugent les jeunes. Et d’insister : « En éloignant les docteurs juniors de l’exercice ambulatoire, il y aura à terme une augmentation des déserts médicaux et une limitation de l’accès aux soins ». En théorie, quelque 4 000 docteurs juniors sont attendus en 2026 pour exercer en ville mais « seule une partie pourra être formée en cabinet », insiste l’isni.
L’Isni réclame la création d’un vrai statut de « docteur junior ambulatoire », applicable à toutes les spécialités, le recrutement et la formation des MSU « à la hauteur des besoins », sans oublier « des locaux adaptés ».
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