Une formation au rabais des internes à la santé de l’enfant ? La réponse cinglante des généralistes enseignants aux pédiatres hospitaliers

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Publié le 13/03/2024
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Le débat s’enflamme entre les enseignants de médecine générale (Snemg) et les pédiatres hospitaliers concernant la qualité de la formation des futurs généralistes en pédiatrie. Les premiers accusent les seconds de défendre une vision totalement archaïque et hospitalo-centrée sur la formation à la santé de l’enfant.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Pédiatres hospitaliers versus généralistes enseignants : le ton monte depuis plusieurs semaines entre les deux spécialités et les deux mondes. Alors que des organisations représentatives des pédiatres en établissement avaient exprimé leurs vives inquiétudes concernant la réduction de six à trois mois du stage de pédiatrie pour les internes de médecine générale – mesure qui risque, selon eux, d’aboutir à une carence dangereuse dans la formation pédiatrique des futurs généralistes – les enseignants de médecine générale ont riposté vertement ce mercredi. Ils accusent leurs confrères hospitaliers de porter un discours « ridicule » et d’un autre âge.

Propos insultants

Dans un communiqué, le Syndicat national des enseignants de médecine générale (Snemg) ne mâche pas ses mots. « Le Syndicat national des pédiatres en établissement hospitalier [SNPEH] ainsi que la conférence des présidents des CME de CHU affirment sans sourciller que la formation des internes de médecine générale en pédiatrie “allégée de 6 mois à 3 mois” serait dangereuse pour la santé des enfants. Rien que ça ! Hors des services de pédiatrie, point de formation ! Ces propos, au-delà du ridicule, sont insultants pour les familles, pour les enseignants de MG, les maîtres de Stage Universitaires (MSU) mais également pour l’ensemble des médecins généralistes ! », clame le Dr Philippe Serayet, président du Snemg, qui épingle une « pantalonnade » aux « relents archaïques ».

Les enseignants de médecine générale font valoir que les généralistes assurent « 85 % » des consultations des enfants de moins de 16 ans et sont donc les « premiers à pouvoir proposer aux internes de médecine générale, dont l’exercice sera très majoritairement ambulatoire, des situations cliniques en santé de l’enfant au plus proche de leur future pratique ».

Des MSU généralistes « experts de leur discipline »

Aux critiques des hospitaliers évoquant une formation pédiatrique des internes au rabais, les généralistes enseignants expliquent au contraire que les MSU de médecine générale « experts de leur discipline, sont également formés à la pédagogie grâce à des formations de qualité et offrent aux internes de médecine générale l’opportunité de développer leurs compétences en situation professionnelle »

Bref, face à cette « vision hospitalo-centrée » de la formation des internes, le Snemg invite les organisations précitées « à consacrer leurs efforts à la formation… des pédiatres et de laisser l’expertise de la formation en médecine générale à ceux qui savent ». Réponse du berger à la bergère ?


Source : lequotidiendumedecin.fr