Le numerus clausus disparaîtra en 2020 et la PACES avec. Le président de la République l'a annoncé en grande pompe lors de la présentation du plan santé il y a un mois. L'objectif est de réduire le gâchis humain de première année qui voit plus de 75 % des 60 000 inscrits se casser les dents au fameux concours.
Emmanuel Macron a promis de rénover le mode de sélection des médecins, de mettre fin au bachotage et aux QCM et de renforcer la qualité des études de santé. L'exécutif veut diversifier le profil des futurs praticiens en multipliant les passerelles d'entrée en 2e, 3e ou 4e année de médecine.
Un groupe de doyens, d'étudiants et des tutelles devra trouver d'ici à fin novembre la martingale pour transformer l'actuelle PACES. Les délais sont courts pour mener une réforme d'une telle ampleur.
Une refonte de la première année et de son concours s'imposait. Mais croire que le numerus clausus sera rayé d'un coup de menton ou de baguette magique serait naïf. Il faudra toujours sélectionner des étudiants, et ne pas leur donner l'impression que les études de santé sont "open bar". Car le risque est grand de créer un nouvel appel d'air vers ce cursus déjà très prisé par les bacheliers !
Aussi imparfait et inégalitaire qu'il pouvait être (avec des étudiants reçus avec 12/20 à Amiens quand d'autres étaient collés avec 15/20 à Montpellier), l'outil régule depuis 1972 – très imparfaitement, il est vrai – la démographie du corps médical.
La piste d'un numerus apertus (un nombre plancher de candidats dans chaque fac plutôt qu'un plafond) ou la multiplication des passerelles ne sauraient suffire à résoudre le problème. Aussi ambitieuse soit-elle, la réforme ne sera possible que si des moyens substantiels sont enfin débloqués pour améliorer les capacités de formation des UFR de santé, bien saturés.
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