La quatrième année du DES de médecine générale se profile dans la douleur mais il manque l'essentiel : le statut de docteur junior et la question des émoluments forfaitaires associés. C'est du moins l'avis du syndicat Jeunes Médecins qui met en demeure le ministre de la Santé de publier l'ensemble des textes relatifs à la rémunération des internes de médecine générale en fin de cursus.
Le syndicat juge en effet que l’arrêté publié début août créant officiellement la quatrième année d’internat pour les internes de médecine générale (avec la nouvelle maquette détaillée de formation), « ne permet pas aux étudiants de faire un choix éclairé, en l’absence de tout autre texte relatif à sa mise en place ». Car, « contrairement à ce qui a été préconisé dans le rapport sur la création de cette 4e année remis le 12 juin dernier, l’arrêté est paru seul, alors que des textes complémentaires devaient paraître en mai 2023 », se désole Jeunes Médecins.
Question centrale
Or, l’un de ces textes devait justement permettre au nouveau « docteur junior » de médecine générale (en phase de consolidation) de percevoir les émoluments forfaitaires correspondant à la rémunération de leurs honoraires. « Sans aucune information de cet ordre, alors que la question de la rémunération est centrale pour les internes qui choisiront de s’inscrire au DES de médecine générale à l’issue des épreuves classantes nationales de 2023, il est impossible pour ces derniers de se positionner en toute connaissance de cause », recadre le syndicat présidé par le Dr Emanuel Loeb, qui réclame aussi des précisions sur ce statut de docteur junior en médecine générale.
Sur ces bases, Jeunes Médecins estime qu'il est « incompréhensible » que cette réforme déjà contestée puisse voir le jour « sans ces éléments primordiaux ». D'où son exigence que l’arrêté soit suspendu dans l’attente de la parution de tous les textes complémentaires, au risque de porter l'affaire devant la justice.
Dès la rentrée…
Jusque-là, la médecine générale était la seule spécialité médicale à n’avoir que trois années de formation en troisième cycle, sans phase de consolidation, ni d’accès au statut de docteur junior. Cet allongement, plaide le ministère, vise à compléter la formation des futurs généralistes, à accompagner les jeunes professionnels dans leur futur exercice et faciliter leur installation. La nouvelle maquette doit entrer en vigueur dès la rentrée universitaire 2023-2024 et les premiers étudiants entreront en 4e année de formation à la rentrée universitaire 2026-2027.
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre