Depuis le 20 décembre, la plateforme Parcoursup a rouvert pour les lycéens en terminale partout en France. Dès mercredi prochain ils pourront commencer à effectuer leur choix post-bacs. Parmi les options possibles, les nouveaux parcours proposés par chaque université pour la nouvelle « première année de médecine ». Pour la première fois à la rentrée 2020, exit la Paces et le numerus clausus, désormais chaque université pourra proposer plusieurs parcours via un parcours spécifique accès santé (PASS), ou des licences dans d’autres disciplines mais avec une option accès santé (L.AS) (le mode d'emploi de la nouvelle première année).
Des moyens au cas par cas pour les universités
Les modalités d’évaluation changeront aussi avec la fin du concours remplacé par un contrôle continu et des oraux. Tous ces changements demandent de grands aménagements pour les universités et des moyens supplémentaires. Mi-décembre la conférence des doyens de facultés de médecine avait alerté ses deux ministres de tutelle dans une lettre, partageant leur crainte de ne pas voir mise en place la réforme dans les temps. Le 20 décembre, 4 universités ont ainsi été dans l’incapacité de fournir dans Parcoursup le nombre de places disponibles dans chacune des voies (PASS et L.AS). Lors d’une conférence de presse ce jeudi, le Pr Jean Sibilia, président de la conférence des doyens de facultés de médecine, a fait savoir que la lettre de réponse d’Agnès Buzyn et les engagements annoncés étaient de nature rassurante.
La ministre de la Santé confirme les 16 millions dédiés à la réforme du 1er cycle pour 2020 puis 2021 et précise que par la suite 12 millions par an seront pérennisés. « À cela s’ajouteront pour chaque université, au cas par cas, des moyens supplémentaires selon les besoins, les parcours proposés et ce qu’ils impliquent en termes de financement », explique le Pr Sibilia. « Les crédits liés à la réforme des études de santé seront notifiés à toutes les universités avant le 17 janvier pour l’année 2020 », précise la lettre de la ministre.
Des moyens très attendus car là où le ministère avait évalué entre 900 et 1 200 euros par étudiant le coût de cette première année, la conférence des doyens tablait plutôt sur une fourchette entre 1 500 et 1 800 euros. Par ailleurs, alors que la réforme demande notamment des moyens humains supplémentaires, certaines universités sont déjà au plafond autorisé pour l’emploi. « Les discussions avec le ministère peuvent donc porter sur la possibilité de débloquer des embauches pédagogiques », souligne le Pr Sibilia. « Nous sommes garants de la qualité de ce nouveau premier cycle et cela passe notamment par des salles de cours et des professeurs supplémentaires, des nouveaux programmes, du tutorat etc. Et tout cela doit être sécurisé avant la rentrée 2020 », explique le président de la Conférence.
5 % d'étudiants supplémentaires pour l'instant
La difficulté de lisibilité de cette réforme pour les futurs étudiants en médecine repose aussi dans le fait que chaque université proposera des parcours différents. Par exemple à Strasbourg, université du Pr Sibilia, comme il l’explique, il n’y aura pas de PASS mais onze L.AS différentes. Au moment de faire leur choix, les lycéens ignoreront également le nombre de places en deuxième année de médecine qui dépendra de chaque université. « Ce sera un chiffre défini par les établissements, croisé avec l’avis de l’ARS selon les besoins en professionnels du territoire ». « Cela ne sert à rien de voir à un an, estime le Pr Sibilia, il faut avoir une vision de démographie à cinq, dix, quinze ans ». Si l’objectif du ministère avec la réforme est d’augmenter de 20 % le nombre d’étudiants formés d’ici à trois ans, le président de la conférence des doyens annonce que pour cette année 0 de la réforme, la différence devrait être en moyenne de + 5 %.
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