Le rapport Saint-André sur la réforme des études de médecine sera officiellement remis la semaine prochaine au gouvernement. Les premières pistes issues d'un groupe de travail du ministère avec les présidents d’université, les doyens des facs de médecine, les associations d'étudiants, ont été dévoilées dans L'Obs. Elles sont loin de faire consensus. Les représentants des étudiants en médecine* ont signé ce mercredi une tribune dans l'hebdomadaire appelant à « en finir avec le massacre du concours » de PACES.
« Ne pas reproduire les erreurs passées »
Les syndicats étudiants affirment ne pas avoir été entendus lors des concertations et n'adoubent pas la création d'un portail santé. Les jeunes voient dans cette première année sélective de préparation aux études de santé une « reproduction des erreurs passées ». Ils déplorent l'absence, dans les propositions faire par la conférence des doyens, de modules d'orientation et l'impossibilité de suivre un enseignement d'un autre domaine universitaire. « Au final, nous aurons une version dissimulée du système précédent, mais finalement tout aussi sélective et discriminatoire », craignent les auteurs de la tribune.
Les étudiants appellent également à remettre « l'humain » au cœur des études médicales et à sortir d'une formation trop « scientifico-centrée ». « Les enseignements de sciences humaines, la communication, le travail d'équipe et l'esprit critique, quasi absents de la première année et bien trop peu présents ensuite, doivent devenir la norme », plaident les futurs médecins.
Permettre les réorientations
L'accompagnement à l'orientation est également trop absent de la réforme selon les signataires. Ceux-ci plaident pour « plusieurs voies d'entrée que ce soit par une offre universitaire déjà existante (droit, biologie, etc.), ou bien par une nouvelle formation ciblée sur la santé, encore à créer » afin de permettre des choix multiples d'orientations. Cette formation commune devra permettre d'accéder à d'autres métiers du soin, « de la médecine à l'orthoptie, des soins infirmiers à la pharmacie », précise la tribune.
Enfin, le changement d'orientation doit pouvoir intervenir à tout moment du cursus. « Pourquoi un étudiant en médecine ne pourrait-il pas se réorienter vers une autre filière s'il ne souhaite pas finir son cursus ? » s'interrogent les syndicats. Pour mettre en œuvre leurs propositions, ils demandent des moyens importants. « Recréer la Paces sous un autre nom serait un terrible constat d'échec », concluent-ils.
* Signataires : Orlane François (Fage - étudiants), Clara Bonnavion (Anemf - étudiants en médecine), Robin Tocqueville-Perrier (Anepf - étudiants en pharmacie), Audrey Toullec (Anep-étudiants en psychomotricité), Julie Kerbrat (Anesf - étudiants sage-femmes), William Chastel (FFEO - étudiants en orthoptie), Tanguy Delmas (FNEA - étudiants en audioprothèse), Antoine Dugast (FNEK - étudiants en kinésithérapie), Pierre Tudeau (FNEP - étudiants en podologie, Bilal Latreche (Fnesi - étudiants en soins infirmiers, Lucie Garcin (Isnar-IMG - internes de médecine générale), Edouard Lequertier (UNECD - étudiants en chirurgie dentaire), Fanny Mermin (UNAEE - étudiants en ergothérapie).
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